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Un survol de la centrale de Leibstadt par un drone soulève la polémique

Image prise par le drone au-dessus de Leibstadt. [YouTube - Jürg Knobel]
Un survol de la centrale de Leibstadt par un drone soulève la polémique / Le Journal du matin / 1 min. / le 11 août 2016
Un Argovien a filmé récemment avec son drone la centrale nucléaire de Leibstadt et a posté les images sur les réseaux sociaux. Aucune loi helvétique ne l'interdit, mais l'affaire soulève de nombreuses questions.

Contrairement aux pays voisins, survoler des centrales nucléaires ou des barrages avec un drone n'est pas illégal en Suisse. C'est donc sans crainte de conséquences que le pilote a posté la semaine dernière deux séquences filmées de son action sur YouTube et Facebook. L’une montre le réacteur en activité avec son nuage; l’autre laisse voir l’intérieur de la cuve de refroidissement, sans couvercle, durant la période actuelle de révision annuelle.

"Une bêtise sans limite"

"Je voulais dénoncer cette faille de sécurité", a expliqué cet opposant au nucléaire à la RTS. Mais cette manière de faire fâche le préposé valaisan à la protection des données Sébastien Fanti, spécialiste des drones. "Ce Monsieur, lorsqu'il a voulu faire la démonstration de l'absence de sécurisation de cette centrale nucléaire, a lui-même généré un danger extrêmement important", souligne-t-il. "Pour moi, c'est une bêtise sans limite."

Cet avis est partagé par le président de l’Association de dronistes Airshoot Suisse. "Pour durer longtemps, la communauté doit jouer la carte du sérieux, de la transparence", explique Gérard Koymans. "On est dans un pays où les règles sont un petit peu plus légères que dans d'autres comme la France et c'est à nous de nous responsabiliser. Il faut que cela puisse durer comme ça le plus longtemps possible."

Pas de changements prévus à Berne

Dans un rapport paru en janvier dernier, l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) a du reste montré qu'il ne se montre pas particulièrement préoccupé par la situation et n'estime pas nécessaire de changer les lois. Aucune intervention politique n’est prévue non plus.

Mais cet attentisme agace aussi Sébastien Fanti. "Aujourd'hui, on doit avoir des gens qui disent 'maintenant ça suffit', on va réglementer, on va s'inspirer des solutions de nos voisins et on va essayer de minimiser le risque", estime le préposé valaisan.

Alain Arnaud/oang

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