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Les rongeurs paient toujours le plus lourd tribut à la science

Souris et rats restent les animaux les plus utilisés par l'expérimentation médicale, et ceux chez qui elle induit les contraintes les plus fortes. [VOISIN / Phanie / AFP]
Souris et rats restent les animaux les plus utilisés par l'expérimentation médicale, et ceux chez qui elle induit les contraintes les plus fortes. - [VOISIN / Phanie / AFP]
En 2015, 682'000 animaux ont été utilisés en Suisse pour l’expérimentation animale, un nombre en hausse de 12,5 % par rapport à 2014. Ce sont les rongeurs qui en subissent les contraintes les plus fortes.

L’expérimentation animale a eu recours l'an passé à 75'000 animaux de plus qu'en 2014, a indiqué l'Office fédéral des affaires vétérinaires (OSAV) jeudi. Une hausse imputée à plusieurs études ayant nécessité beaucoup d'animaux.

Ces expériences ont notamment sollicité des poissons (+23'000), des amphibiens (+25'000), des volailles (+11'000) et des souris génétiquement modifiées (+22'000).

Deux tiers des expériences servent à la recherche fondamentale

Près de deux tiers des études ont été réalisées dans le domaine de la recherche fondamentale et 20% ont porté sur le développement et le contrôle de la qualité. Et, insiste l'OSAV, aucun animal n’a été utilisé pour tester des cosmétiques.

Les rongeurs subissent les plus fortes contraintes

Si les chiffres ont, dans l'ensemble, légèrement diminué pour la plupart des espèces, la situation ne change guère pour les rongeurs qui ont représenté près de 70% des animaux de laboratoire.

Idem en ce qui concerne l'impact de ces expériences. Souris et rats sont surreprésentés parmi les animaux subissant une contrainte de niveau 2 (moyenne) ou 3 (forte).

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ptur

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Le point sur la législation

L'expérimentation animale est réglementée par la loi sur la protection des animaux (LPA). Pour pouvoir effectuer des manipulations sur des animaux à des fins expérimentales, les chercheurs doivent déposer une demande auprès de l’autorité cantonale compétente et apporter la preuve que les avantages pour la société sont supérieurs à leurs inconvénients, à savoir les souffrances causées aux animaux (pesée des intérêts).

Les scientifiques doivent établir, en outre, qu’il n’existe pas de méthode de substitution à l’expérience et que les contraintes infligées aux animaux sont les plus faibles possible.

Ces demandes sont évaluées par une commission composée de spécialistes et de représentants d’organisations de protection des animaux. L'OSAV a la possibilité de faire recours contre les autorisations cantonales.

La Protection suisse des animaux (PSA) réclame des alternatives

"N'oublions pas que plus de 140'000 animaux ont subi des contraintes moyennes et plus de 13'000 des contraintes fortes", a réagi la Protection suisse des animaux (PSA) jeudi. Sur 15 ans, ce sont 20% d'animaux en plus qui sont "utilisés" en laboratoire, a regretté l'association.

Au lieu de financer la recherche animale avec l'argent des impôts, la Confédération et le Fonds national suisse devraient plutôt chercher et soutenir financièrement des alternatives à l'expérimentation animale, a estimé la PSA.

Améliorer, réduire et remplacer

Dans un communiqué, l'association Recherche pour la vie a, elle, souligné que l'expérimentation animale se basait sur trois principes: "améliorer, réduire et remplacer", bénéficiant d'une large acceptation au sein de la communauté scientifique.

Dans un sondage réalisé en début d'année, plus de 8 chercheurs interrogés sur 10 ont indiqué aller au-delà des prescriptions légales en ce qui concerne le bien-être animal.

ats/ptur