"Je pense que la Suisse viole clairement la convention relative aux droits de l'enfant. Elle n’est pas un élève modèle en la matière et sa politique d'asile a déjà été critiquée." Cet avis tranché, Jean Zermatten l'a exposé vendredi dans le Journal du matin de la RTS.
Revenant sur la condition chaotique des quelque 80 mineurs non accompagnés refoulés à la frontière tessinoise et campant à présent dans la ville italienne de Côme, le Valaisan a largement abondé dans le sens d'Amnesty International.
Mercredi, l'ONG avait en effet déjà dénoncé un non-respect de la convention relative aux droits de l'enfant, arguant que la Suisse ne tenait pas compte de l'intérêt supérieur du mineur afin qu'il puisse "rejoindre, le plus vite possible, les membres de sa famille en Suisse ou ailleurs".
"Ne pas jouer avec la vie des enfants"
Cette situation pourrait-elle changer? Non, pas dans l'immédiat. Car elle est restée ferme, Simonetta Sommaruga. Jeudi, la conseillère fédérale a martelé plusieurs fois face à la presse que la Suisse ne voulait pas "devenir un pays de transit" pour les migrants désireux de se rendre au nord de l'Europe.
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Et si la ministre de la Justice a déploré une "réalité insoutenable à Côme", elle a pourtant affirmé appliquer à la lettre les accords de réadmission passés avec l’Italie. Cette posture indigne Jean Zermatten, pour qui "on ne peut pas jouer avec la vie des enfants".
Et l'ancien juge des mineurs du canton du Valais de rappeler que les Etats sont souverains pour autant qu’ils respectent les traités internationaux de rang supérieur: "A un moment donné, on ne peut pas se retrancher derrière la politique du tout sécuritaire pour faire plaisir à certains partis de droite. Il faut aussi qu'on respecte ce qu'on a signé."
kg