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L'UDC dépose son initiative sur la primauté du droit national

L'UDC accuse les élites d'un "coup d'Etat" contre le peuple. [Keystone - Peter Schneider]
L'UDC dépose son initiative sur la primauté du droit national / Le 12h30 / 2 min. / le 12 août 2016
L'Union démocratique du centre a déposé vendredi à Berne son initiative "pour l'autodétermination". Le texte muni de 116'709 signatures prévoit que la Constitution fédérale soit placée au-dessus du droit international.

Pour le premier parti de Suisse, l'autodétermination du peuple suisse est aujourd'hui bradée. L'UDC pointe du doigt ceux qu'elle considère comme les coupables de cette situation: le Parlement, le gouvernement, l'administration, la justice et les professeurs de droit. Tous ces acteurs ont, selon le parti, "constitué une alliance pour destituer sournoisement le constituant et pour affaiblir la démocratie directe."

"Empêcher une élitocratie de déterminer ce qui est bon"

Pour éviter tout dommage au système politique suisse et préserver la souveraineté du peuple, il faut donc redéfinir les règles. "Il s'agit d'empêcher que des juges étrangers, déterminés par des organes que l'on ne contrôle pas vraiment, cooptés on ne sait pas vraiment comment, déterminent ce qui se passe du point de vue juridique en Suisse. Empêcher aussi une élitocratie juridique de déterminer ce qui est bon, ce qui est juste, au mépris des intérêts de la base de la population", a expliqué le vice-président de l'UDC et conseiller d'Etat valaisan Oskar Freysinger.

Le texte fixe donc dans la Constitution la primauté du droit suisse sur le droit international - à l'exception des normes impératives et notamment l'interdiction de la torture, du génocide et de l'esclavage.

L'UDC seule contre tous

Fait assez rare, les opposants ont déjà entamé la campagne contre un texte qui remet en question - c'est leur grande crainte - l'adhésion de la Suisse à la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH), que la Suisse a ratifiée en 1974. Pour eux, le texte déposé vendredi vise directement les droits humains.

Et la société civile et les ONG sont déjà très mobilisées, comme c'était déjà le cas à l'occasion de l'initiative dite "de mise en œuvre" rejetée par le peuple suisse en février dernier.

Autre similitude: l'UDC sera à nouveau seule contre tous. L'ensemble des partis politiques représentés au Parlement fédéral ont signé à la mi-journée, vendredi, un communiqué de presse commun.

>>> Ecouter l'analyse de Muriel Ballaman dans l'émission Forum:

Stéphane Deleury/oang

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Plusieurs partis alliés contre l'UDC

Une vaste alliance de partis de tous bords a dénoncé l'initiative populaire de l'UDC pour la primauté du droit suisse qui "torpille les intérêts de la Suisse".

Le succès économique et la stabilité politique de la Suisse résident aussi dans le droit international, rappellent le Parti socialiste, le Parti libéral-radical, le Parti démocrate-chrétien, les Verts, le Parti bourgeois-démocrate et le Part évangélique dans un communiqué.

Faire primer le droit suisse sur le droit international en tout temps nuirait massivement à l'attractivité de la place helvétique et à la crédibilité du pays, selon les partis.