La protection civile suisse, qui a plus de 50 ans, compte aujourd'hui 75'000 astreints - des civils encadrés par quelques professionnels. Et après l'armée et sa réforme DEVA désormais sous toit, les autorités de sécurité civiles entendent elles aussi entamer une importante mue. Baptisée 2015+, cette stratégie publiée au début de l'été est passée quasiment inaperçue.
Rôle de soutien face aux événements majeurs
"La protection civile a été longtemps considérée comme le parent pauvre de la chaîne sécuritaire" note le chef du Service de la sécurité civile et militaire du canton de Vaud Denis Froidevaux, qui a participé à la rédaction du rapport. "On s'aperçoit aujourd'hui dans un très grand nombre de cantons que, sans la protection civile, les organisations sécuritaires se trouvent très vite débordées lorsqu'il s'agit d'engagements dans la durée. Il faut absolument adapter cette organisation de façon à pouvoir soutenir la police, les sapeurs-pompiers et les services sanitaires."
Ces missions sanitaires ont été abandonnées dans les années 2000 mais le rapport préconise de les réintroduire pour le traitement des blessures mineures, en soutien aux hôpitaux traditionnels.
"Aujourd'hui on sait que les systèmes de santé sont aptes à faire une toute petite montée en puissance, mais si nous étions confrontés à un événement majeur, nous aurions de la difficulté à porter une réponse complète", souligne Denis Froidevaux. "C'est la raison pour laquelle il faut un instrument de subsidiarité au système de santé qui soit capable de prendre en charge la partie la moins pointue des blessés et des personnes impliquées."
Nécessaire réorganisation de la PC
Cette nouvelle mission implique la création d'une nouvelle filière de formation. Une réorganisation des centres sanitaires de la protection civile est aussi prévue. Certains sites pourraient être délaissés par la Confédération, comme dans le cadre de la réforme de l'armée. Ces installations civiles pourraient intéresser les cantons ou les villes en vue d'une nouvelle affectation.
Ce sont là des pistes qui doivent être confirmées par le Conseil fédéral. Le Parlement devra ensuite se prononcer, pour une mise en oeuvre au plus tôt en 2019.
Pietro Bugnon/oang