"Il y a beaucoup de choses bien qui ont été faites dans nos démocraties, à commencer par les libertés des femmes et des corps. Alors ne transigeons pas trop avec cela", a déclaré Pierre-Yves Maillard dans un entretien diffusé par Le Matin Dimanche, à propos de l'initiative lancée en mars par le comité d'Egerkingen visant à interdire le voile intégral en Suisse.
Ces libertés "sont fragiles, car rien n’est mieux toléré que l'oppression des femmes", ajoute le conseiller d'Etat. Il déplore que le Parlement fédéral ne règle pas la question, ce qui permettrait d'éviter "une votation, dont le résultat ne fait pas beaucoup de doute".
Pierre-Yves Maillard appelle la gauche à soutenir les femmes "qui se battent partout dans le monde". "Demandons-leur ce qui aide leur cause plutôt que de prôner dans notre entre-soi décalé une tolérance sans limites", poursuit-il.
Interrogé en novembre 2015 dans l'émission Forum peu après les attentats de Paris, le Vaudois avait déjà estimé que "l'emprise religieuse sur nos vies n’était pas un modèle de société".
La gauche divisée
Une polémique a récemment éclaté suite aux propos du conseiller d'Etat socialiste zurichois Mario Fehr, opposé au port du voile intégral en ville de Zurich. Ses déclarations ont fait un tollé auprès des milieux touristiques et des Jeunes socialistes.
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Pour que son initiative aboutisse, le comité d'Egerkingen doit réunir 100'000 signatures jusqu'en septembre 2017. Une loi interdisant de se dissimuler le visage est déjà entrée en vigueur le 1er juillet 2016 au Tessin, suite à une votation populaire.
ats/vtom