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Christian Levrat fait le point sur une rentrée politique mouvementée pour le PS

Christian Levrat, président du Parti socialiste suisse. [Keystone - Alessandro della Valle]
Christian Levrat fait le point sur la rentrée politique mouvementée du Parti socialiste / Forum / 13 min. / le 17 août 2016
Pendant que les socialistes affichent des positions divergentes sur les thèmes de l'asile et du voile intégral, le président du PS Christian Levrat s'est réjoui que ces débats se tiennent au sein de son parti. Son interview dans Forum.

Alors que la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a affirmé la semaine dernière qu'il n'était pas question d'ouvrir un couloir humanitaire au sud des Alpes pour donner accès aux migrants, Carlo Sommaruga, conseiller national (PS/GE) et collègue de parti de la ministre en charge de l'asile, s'est rendu à Côme avec une délégation de socialistes pour dénoncer ces blocages.

Malgré ces positions divergentes, le président du PS Christian Levrat refuse de parler de division au sein de son parti: "Chacun est dans son rôle. Il me paraît assez logique que les oeuvres d'entraide haussent le ton si elles constatent que les réfugiés n'ont pas accès aux procédures. Il me paraît juste que le PS, notamment Carlo Sommaruga et quelques autres, exigent que la situation rentre dans l'ordre et qu'on ne laisse pas s'installer un camp à la frontière sud. Et il me paraît juste que Simonetta Sommaruga joue son rôle de conseillère fédérale", a-t-il sur les ondes de la RTS mercredi soir.

Concernant l'asile, ce ne sont pas des divisions que l'on voit au sein du PS, mais des différences de rôles

Christian Levrat, président du Parti socialiste suisse

Et de défendre la cheffe du Département fédéral de justice et police: "C'est un département qui est extrêmement difficile à gérer. Elle se retrouve aujourd'hui à assumer une situation qui a été créé par Ueli Maurer (actuel chef du Département fédéral des finances, ndlr) et ses troupes". A noter que Carlo Sommaruga a sollicité un entretien avec les deux conseillers fédéraux, Simonetta Sommaruga et Ueli Maurer.

>> Lire aussi : "La Suisse ne veut pas devenir un pays de transit" des migrants

"Oui, le voile intégral est une prison pour les femmes"

Par ailleurs, Christian Levrat ne s'est pas dit inquiet non plus sur les divisions au sein du PS sur la question du voile intégral: "Je ne suis pas malheureux d'avoir, aujourd'hui, à l'intérieur du Parti socialiste, un débat de société aussi large (...) Comme responsable politique, je suis content que cette question s'illustre dans nos rangs et que les gens qui comptent dans ce débat soient des socialistes", a-t-il indiqué. Et tant pis si ce thème marque des divergences à l'interne: "Un parti n'est pas une secte. Aligné couvert n'est pas le style de la gauche suisse."

Pour Christian Levrat, l'objet du débat va au-delà de la burqa: "J'ai le sentiment de revoir ce qu'on a vécu avec le débat sur les minarets et je crois qu'on ferait mieux de parler du véritable sujet qui est la place de l'islam dans notre société suisse, son implication, sa relation à l'Etat et à nos valeurs."

Christian Levrat a réaffirmé la position de la vice-présidente du PS Géraldine Savary (lire: Géraldine Savary: les initiants contre le voile intégral sont des "amis dangereux") et a dit s'opposer au voile intégral: "Je partage l'analyse de Géraldine Savary, je pense effectivement que ce sont des prisons pour les femmes. Je considère qu'on doit tout faire pour que des femmes ne soient pas contraintes de porter une burqa en Suisse. Le meilleur moyen est de soutenir, conseiller et d'accompagner les femmes qui sont dans cette situation. Je ne suis pas sûr qu'une initiative qui inscrirait une interdiction dans la Constitution soit une bonne solution."

>> A écouter également, l'expertise du sociologue Philippe Gonzalez dans l'émission Forum :

Philippe Gonzalez, sociologue des religions.
Le sociologue Philippe Gonzalez décortique les enjeux du débat sur le voile intégral / Forum / 4 min. / le 17 août 2016

hend

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