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L'initiative "économie verte" est inapplicable, selon le Conseil fédéral

Le Conseil fédéral entre en campagne contre l’initiative pour une économie verte
Le Conseil fédéral entre en campagne contre l’initiative pour une économie verte / 19h30 / 2 min. / le 18 août 2016
La Suisse doit préserver les ressources de la planète. Mais l'initiative des Verts "pour une économie verte" ne sera pas applicable et coûtera trop cher, a averti jeudi le Conseil fédéral.

L'initiative "Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources" demande que l'empreinte écologique de la Suisse soit réduite à une fois la Terre d'ici 2050. Cette date butoir est dangereuse selon le Conseil fédéral, qui lance sa campagne contre le texte soumis au peuple le 25 septembre.

Le délai ne pourra pas être tenu sans mesures radicales qui se répercuteront sur la compétitivité des entreprises, la croissance et l'emploi, a averti la ministre de l'Environnement Doris Leuthard. Les nouvelles réglementations renchériront aussi les prix pour le consommateur final.

Le choix des mesures volontaires

Le Conseil fédéral préfère continuer à miser sur des mesures volontaires de la part de l'économie, le progrès technique et les incitations à un comportement écologique de la population.

Et la démocrate-chrétienne de citer les bons résultats suisses en matière de recyclage.

>> L'interview de Doris Leuthard dans le 12h30 :

La conseillère fédérale Doris Leuthard. [Keystone - Peter Schneider]Keystone - Peter Schneider
Initiative "économie verte": interview de Doris Leuthard / Le 12h30 / 2 min. / le 18 août 2016

ats/tmun

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Arguments présentés avec des parlementaires et un représentant de l'économie

Doris Leuthard a présenté ses arguments non pas avec des conseillers d'Etat, mais avec des parlementaires bourgeois et un représentant de l'économie. C'est une erreur de croire qu'on aura des résultats en donnant plus de poids à l'administration, a déclaré le conseiller national Yannick Buttet (PDC/VS). "Il faut éviter la politique de la bonne conscience pour en rester à la politique actuelle des résultats."

L'initiative laisse beaucoup de questions ouvertes, a relevé de son côté le président du groupe Lonza Rolf Soiron. Deux tiers de l'empreinte écologique de la Suisse sont faits à l'étranger, le texte ne dit pas si la réduction visée comprend aussi cette part.

Sans contre-projet

Acquis lui aussi à la nécessité d'une approche coordonnée avec l'étranger, le Conseil fédéral aurait voulu opposer un contre-projet indirect à l'initiative des Verts. Son projet ne quantifiant pas les objectifs à atteindre et misant sur des conventions avec l'économie avec une action subsidiaire de l'Etat n'a pas convaincu la droite qui l'a édulcoré, puis enterré au Parlement.

Le Parlement rejette l'initiative. Le texte est soutenu par la gauche, les Vert'libéraux, le PEV et plusieurs organisations.