Les médias sont en pleine révolution numérique et "ces changements sont une réalité", constate la conseillère fédérale. "On ne peut pas influencer leur rapidité, ce sont les clients qui changent d'habitudes, qui veulent consommer des infos où qu'ils soient, avec n'importe quel support, à n'importe quel moment."
Ces médias doivent donc s'adapter aux besoins d'aujourd'hui. "Mais c'est une rupture très importante, c'est pour cela qu'on a fait le rapport sur le service public médiatique [publié en juin dernier], dans lequel on dit qu'il faut s'ouvrir vers l'internet, où les jeunes s'informent, et qu'il faut s'assurer que le système maintienne la qualité de l'information pour les citoyennes et les citoyens", rappelle Doris Leuthard.
"Beaucoup de risques" pour la presse écrite
La cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) ne cache pas sa préoccupation face à la situation de la presse écrite, affaiblie, et pour laquelle "il y a évidemment beaucoup de risques". Mais elle rappelle que des aides sont aussi à disposition pour soutenir ce secteur.
Doris Leuthard insiste surtout sur les possibilités de collaboration entre médias de service public et médias privés. "On a aussi proposé d'autres éléments (…) comme la possibilité pour l'ats (Agence télégraphique suisse) d'intégrer des éléments audiovisuels. Cela pourrait permettre d'aider les petits journaux à économiser là où il n'est pas possible d'offrir des aides supplémentaires."
Plus de "swissness" dans les émissions de la SSR
La conseillère fédérale estime qu'il n'est pas nécessaire de changer la définition, très large, du service public dans la Constitution. En revanche, le gouvernement est d'avis que la question du divertissement à la SSR doit être étudiée de près.
"Il faut un peu de 'swissness', des éléments qui font la différence avec les divertissements achetés à l'étranger", estime Doris Leuthard. "La SSR doit vraiment être très, très sensible à la différenciation (…), il faut vraiment montrer la plus-value, l'élément suisse dans ces émissions de divertissement."
Les jeunes sont sur internet
Reste que les jeunes, notamment, consomment moins voire plus du tout les émissions de radio ou de TV du service public. "La SSR devrait se demander pourquoi", note Doris Leuthard, rappelant que "le Conseil fédéral veut un service public pour tout le monde, y compris les jeunes."
Mais ces derniers sont aujourd'hui sur internet et il faut donc envisager une évolution de la Loi sur la radio et la télévision (LRTV) pour l'ouvrir à tous les médias, estime la conseillère fédérale.
oang