La Confédération a décidé de ne plus octroyer que 4000 permis de travail par année pour l'ensemble de la Suisse, contre 5000 auparavant. Cette réduction a des conséquences préoccupantes pour les cantons qui usent de ces permis pour des besoins spécifiques.
Le président du Conseil d'Etat genevois François Longchamp indiquait mercredi que son canton avait déjà atteint son quota 2016. La situation est également tendue dans les autres cantons de Suisse.
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"Vaud a encore quelques réserves de permis, mais ne parviendra pas à la fin de l'année s'il n'y a pas un assouplissement", a expliqué Philippe Leuba, ministre vaudois chargé de l'Economie, interrogé dans l'émission Forum.
"Décision stupide"
Philippe Leuba n'a pas mâché ses mots, qualifiant la décision du Conseil fédéral de "stupide". "Les raisons de ce choix sont incompréhensibles puisque cette catégorie de travailleurs respectaient déjà les contingences imposées par l'initiative du 9 février." Il ne voit dès lors aucun intérêt à limiter cette main-d'oeuvre en Suisse.
"Nous avons constaté que cette décision posait de sérieux problèmes à l'ensemble de la Suisse", a déploré le conseiller d'Etat vaudois, qui a fait part de l'intention des directeurs cantonaux de l'Economie d'interpeller la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga.
Baisse de compétitivité
Il a rappelé que les étrangers concernés par ces permis "ne sont pas des étrangers qui prennent le travail des Suisses. Les entreprises ne peuvent solliciter cette autorisation que si elles peuvent démontrer qu'elles n'ont trouvé personne en Suisse ou dans l'Union européenne qui réponde aux critères."
Si aucune multinationale installée dans le canton de Vaud n'a menacé de quitter la Suisse, Philippe Leuba ne minimise pas l'impact de cette restriction. "On ne déplace pas une multinationale pour un permis, mais la elle devient moins compétitive."
lgr