Après moult reproches formulés à l'encontre des gardes-frontière, en particulier en rapport avec la situation tessinoise et la formation d'un "mini-Calais" aux portes de la Suisse, le syndicat Garanto a souhaité que le ministre de tutelle expose davantage au public ce que l'activité des gardes-frontière implique.
Le mutisme actuel des autorités helvétiques conduit en effet l'opinion publique à penser que "les gardes-frontière décideraient de manière arbitraire des personnes qui pourraient demander l'asile ou pas", estime Garanto. Un silence dénoncé dans un communiqué diffusé jeudi par le syndicat: "Tandis que d’autres pays communiquent à l'opinion publique des informations claires sur les engagements de renforcement à divers points de leurs frontières, nos responsables au plan fédéral s'en fichent complètement."
Garanto indique aussi soutenir la revendication de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés pour l'engagement de traductrices et traducteurs lors de l’entrée de migrantes et migrants sur sol suisse, afin d'aider à déterminer s'ils sont en transit ou demandeurs d'asile.
La réponse d'Ueli Maurer
Il n'y a pas eu de changement de pratique ou de durcissement, a pour sa part expliqué le conseiller fédéral Ueli Maurer dans l'émission Forum. La situation tessinoise est en partie provoquée par une proportion grandissante de migrants souhaitant seulement transiter par la Suisse vers l'Allemagne. En vertu des accords Dublin et des lois helvétiques, il n'est par conséquent pas possible de leur ouvrir le passage.
"L'expérience des gardes-frontière est absolument suffisante" pour autoriser le passage aux demandeurs d'asile ou refuser l'accès aux migrants en transit", a poursuivi le ministre.
Ueli Maurer - qui indique s'être rendu à la frontière et concède que les images de Côme ne sont "pas agréables" - s'est enfin dit persuadé qu'un très bon travail est actuellement effectué aux frontières. "Mais nous ne sommes pas assez bien préparés pour les prochaines années", a-t-il conclu.
jzim