C'est un événement plutôt rare en Suisse romande: un nouveau titre apparaîtra début novembre dans le paysage médiatique, selon une information de la RTS lundi.
"Le Matin du Soir" devrait être disponible en ligne tous les soirs à 17h. Le projet est piloté par le rédacteur en chef du Matin, Grégoire Nappey.
Les infos de la version papier du lendemain
La rédaction du Matin alimentera ainsi un troisième canal d'information, après le site en ligne et la version papier. Le lecteur cible, pendulaire et urbain, aura donc un nouveau media payant entre ses mains sous la forme d'une application payante.
Le Matin du Soir diffusera des articles que l'on retrouvera, pour l'essentiel, dans la version imprimée le lendemain matin. Si les journalistes et les contenus seront les mêmes, le lectorat visé est différent: il s'agit d'une stratégie pour gagner de nouvelles parts de marché et de nouveaux canaux de diffusions.
Risque d'auto-cannibalisation
Pour Tamedia, le risque d'auto-cannibalisation existe, au moment de proposer des contenus similaires sur deux canaux différents, le soir en ligne et le lendemain matin sur le comptoir d'un café. Mais il s'agit d'une auto-cannibalisation partielle, puisque l'éditeur diversifie son offre pour les annonceurs.
Sur ce créneau du soir, Tamedia ne sort pas un concurrent direct à son propre 20 Minuten, et on n'est pas non plus sur un Blick am Abend version romande. Si le Matin s'auto-grignote, ce sera sans doute plus rentable que de voir arriver un éditeur concurrent.
Temps de lecture à prendre le soir
"On a voulu imaginer un nouveau produit, à un moment inédit en Suisse romande, explique le rédacteur en chef du Matin Grégoire Nappey. "Il y du temps de lecture à prendre en soirée, sur les mobiles et les tablettes, chez ce public qui n'a plus tellement de contact avec le papier."
"Il y a un budget et des emplois, notamment des pigistes, consacré à ce nouveau média", confirme encore Grégoire Nappey, qui ré-affirme la volonté de son groupe de consolider son assise digitale.
"Cela paraît difficile de concevoir la plus-value de ce média", estime pour sa part Clément Charles, fondateur et directeur de l'agence médiatique All the Content, qui salue toutefois la volonté d'occuper l'espace-temps du soir et de développer des contenus différenciés.
Frédéric Mamaïs/kkub