"On entend dire que les Suisses seront massivement surveillés: pour moi, c'est faux", a déclaré la conseillère d'Etat, en charge des Institutions et de la sécurité dans le canton de Vaud, lundi à la RTS.
Elle avait exprimé plus tôt dans la journée son soutien à la nouvelle loi sur le renseignement lors de la Conférence latine des chefs des Départements de justice et police (lire encadré).
Cette loi ne crée pas les conditions pour une nouvelle affaire des fiches.
"Cette loi sur le renseignement ne crée pas les conditions pour une nouvelle affaire des fiches", a précisé la ministre, en rappelant les quatre domaines "bien précis et limités" qui permettent la recherche d'informations - terrorisme, espionnage, prolifération d'armes nucléaires, chimiques ou biologiques, attaques contres les infrastructures critiques, ou sauvegarde d'autres intérêts essentiels de la Suisse.
La ministre a également balayé les craintes qu'en pâtissent les libertés fondamentales et la sphère privée, des arguments avancés par son parti dans sa campagne contre la LRens. "Il n'y a pas de liberté individuelle sans sécurité publique. La liberté passe aussi par la sécurité de la population."
Moi, j'ai les mains dans le cambouis, des impératifs sécuritaires à remplir.
Et de nier une "scission" au sein des Verts. "La discussion avec mon parti a eu lieu, il est informée de ma position. Moi, je suis conseillère d'Etat, et j'ai les mains dans le cambouis. J'ai des impératifs sécuritaires à remplir, que mon parti comprend très bien. Il n'y a pas de front désuni: il y a la position d'un parti, et celle d'une magistrate, en charge de la sécurité de la population."
En prenant position "en tant que membre de la Conférence des cantons romands", Béatrice Métraux a insisté encore sur la situation actuelle, dangereuse notamment pour les policiers, et du retard de la Suisse en matière de récolte d'informations.
"Combler le silence des gens arrêtés"
"On a affaire à des milieux dans lesquels, quand on est arrêté ou interrogé, on ne parle pas. Il s'agit de combler le silence des gens qui sont arrêtés, avec une loi mesurée et proportionnée."
kkub
Les cantons latins unis derrière la loi sur le renseignement
Lundi à Genève, les membres de la Conférence latine des chefs des Départements de justice et police (CLDJP) ont fait part de leur soutien unanime à la nouvelle loi sur le renseignement. Ils espèrent qu'elle recueillera "l'assentiment franc et massif de la population" le 25 septembre.
"Cette conférence de presse est exceptionnelle, la CLDJP ne prend pas position habituellement", a déclaré en préambule le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet, président de la CLDJP. Provenant de partis différents, les sept membres de la conférence soutiennent la nouvelle loi, a précisé le ministre PLR.
Vingtaine de nouveaux postes
Selon les ministres de la CLDJP, la LRens placera la Suisse au même niveau que les pays européens et donnera les moyens d'agir au Service de renseignement de la Confédération.
Si la loi passe le 25 septembre, la Confédération allouera aux cantons une vingtaine de nouveaux postes affectés au renseignement. Mais certains cantons, comme Vaud et Genève, en créeront aussi.