Economiesuisse veut rendre la préférence indigène plus contraignante que la version "light", proposée la semaine dernière par la Commission des institutions politiques du Conseil national.
Une garantie des entreprises, notamment sur la préférence indigène des employés, serait nécessaire pour respecter l'article 121a sur l'immigration, estime le président d'Economiesuisse Heinz Karrer dans le Journal du matin vendredi.
>> A relire : La préférence indigène pour appliquer l'initiative UDC du 9 février 2014
Les cantons soutiennent la solution "light"
Avec sa solution plus "light, la Commission du Conseil national demande que le Conseil fédéral prenne en tout temps des mesures pour épuiser la main d'oeuvre résidente. Elle demande aussi que, si certains indicateurs sont dépassés, les entreprises doivent transmettre leurs offres d'emploi d'abord aux Offices régionaux de placement.
Les cantons soutiennent cette solution de manière unanime, même si pour certains cantons, notamment romands, ils le font du bout des lèvres. Pour les conseillers d'Etats en charge de l'Economie, la préférence nationale "light" serait un "moindre mal". Car cette clause serait pour eux l'option la plus sûre pour sauver les accords bilatéraux.
Contrer une initiative UDC contre la libre circulation
Mais Economiesuisse veut aller bien plus loin. Cela implique donc encore plus d'obligations, encore plus de bureaucratie. Autrement dit, tout ce que les entreprises fuient, c'est leur représentant qui le demande.
Pourquoi cette prise de position d'Economiesuisse? Probablement en raison des menaces de L'UDC samedi de lancer une initiative contre la libre circulation des personnes, en réaction à la proposition de la Commission.
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Le PLR désavoué
Le PLR, le parti de l'économie, soutient la proposition qui sort de la commission du conseil national. Sa réaction face à la prise de position d'Economiesuisse a été une surprise: "Vous êtes sûre qu'ils demandent ça?", réagit Isabelle Moret.
La conseillère nationale PLR membre de la Commission des institutions politiques est très fière de la solution sur la table du Parlement. Pour elle, un certificat estampillé "épuisement de la main d'oeuvre locale", c'est trop contraignant.
"Demander dans tous les domaines l'obligation, comme pour les Etats tiers, de prouver qu'on a cherché en Suisse, mais qu'on n'a trouvé personne, c'est extrêmement bureaucratique, ça coûte cher et ce n'est pas forcément efficace. Car dans certaines branches, comme par exemple dans l'informatique ou dans l'horlogerie, on sait très bien qu'il n'y a pas assez de spécialistes en Suisse."
Muriel Ballaman/fme