L'Union européenne (UE) doit montrer du "respect" et de la "compréhension" envers la Suisse, déclare le ministre des Affaires étrangères, tandis que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker doit rencontrer lundi à Zurich le président de la Confédération, Johann Schneider-Ammann.
"Il faut que cette rencontre montre la volonté de recherche de solutions et de respect des institutions suisses. Le Gouvernement a fait les efforts nécessaires pour montrer la volonté de trouver une solution. Le Parlement n'est pas très loin d'une solution qui pourrait être considérée comme une solution concertée", relève Didier Burkhalter dans l'émission Forum.
"L'importance de la voie bilatérale"
Le ministre rappelle que "la Suisse est un Etat indépendant. Elle est consciente de l'importance de sa bonne relation avec l'Union européenne, mais il faut respecter son fonctionnement. Deuxièmement, il y a justement l'importance de réaffirmer très clairement et à tous les niveaux, notamment au niveau présidentiel, l'importance de la voie bilatérale."
Le conseiller fédéral ne veut pas d'une gestion du blocage, mais d'un déblocage. En rappelant que la Suisse est en train de faire sa part du travail, il attend de la part du président de la Commission européenne un esprit constructif. Qui plus est avec un projet de mise en oeuvre du vote du 9 février qui n'écorne que très peu les accords bilatéraux.
Vers une préférence indigène
Cette posture adoptée par Didier Burkhalter intervient au moment où le Conseil fédéral est accusé par l'UDC de céder aux revendications de l'UE. Mais le Neuchâtelois laisse entendre que trouver une solution sera compliqué et suggère que le dénouement n'interviendra sans doute pas lundi.
En même temps, il confie que le projet de mise en oeuvre issu du Parlement et basé sur la préférence indigène pourrait convenir aux Européens.
Pietro Bugnon/lgr
Libre circulation et bilatérales liées?
Après la fuite d'un rapport suggérant que Bruxelles voudrait lier le dossier de la libre circulation des personnes à celui de l'avenir des bilatérales, Didier Burkhalter admet qu'il y a bien un différend sur ce point entre Berne et Bruxelles. Mais en relativisant la portée de ce document, il espère que des Etats membres fassent pression sur la Commission européenne.
"On n'est pas du même avis, donc sur ce point la négociation est très dure. Une partie de l'UE maintient toujours cette volonté et vraisemblablement que la fuite de ce document s'inscrit dans la nervosité de voir ce lien juridique être confirmé. Mais il y a aussi des Etats membres qui sont très clairement d'avis que maintenant il est question de solutions et donc il faut une certaine flexibilité en la matière."
Et d'ajouter: "la Suisse est très claire, on ne peut pas tout faire en même temps. Il y a un court terme pour une solution pour la libre circulation des personnes. Et il y a après d'autres étapes vers un renforcement de la voie bilatérale."
"Alors maintenant il y a une phase où la volonté que nous avions de négocier une solution concertée et le travail du parlement arrivent en même temps, alors il faut que cette rencontre montre la volonté de recherche de solutions et de respect des institutions suisses. Le gouvernement a fait les efforts nécessaires pour montrer la volonté de trouver une solution. Le parlement n'est pas très loin et en train d'essayer de faire aussi une sorte de solution qui pourrait être considéré comme une solution concertée, mais enfin il le fait lui-même et il faut respecter cela. Donc la première chose un respect, une compréhension de ce qui se passe en Suisse. La Suisse est un état indépendant. Elle est consciente la Suisse de l'importance de sa bonne relation avec l'Union européenne mais en même temps il faut respecter son fonctionnement. Deuxièmement il y a justement l'importance de réaffirmer très clairement et à tous les niveaux notamment au niveau présidentiel l'importance de la voie bilatérale. Le fait que cette voie bilatérale implique une série d'actes à court, à moyen et à long terme pour la rendre non seulement forte mais encore plus forte pour la génération future. Et puis troisièmement, nous nous souhaiterions mais ça ne sera peut-être pas possible déjà là mais qu'on dise clairement que nous nous engageons envers la solution et le déblocage des dossiers plutôt que vers la gestion du blocage comme ça a été le cas un peu trop longtemps."
"C'est à dire qu'on est pas du même avis donc sur ce point la négociation est très très dure. Une partie de l'UE maintient toujours cette volonté et vraisemblablement que la fuite de ce document s'inscrit dans la nervosité de voir ce lien juridique être confirmé. Mais il y a aussi dans l'UE des Etats membres qui sont très clairement d'avis que maintenant il est question de solutions et donc il faut une certaine flexibilité en la matière. La Suisse est très claire on ne peut pas tout faire en même temps. Il y a un court terme maintenant pour une solution pour la libre circulation des personnes et il y a après d'autres étapes vers un renforcement de la voie bilatérale chaque chose en son temps restons calme et ne nous excitons pas sur chaque papier qui sort ici ou là même pas à Bruxelles."