Robert Badinter appelle à casser l'internement à vie de Claude D.

Robert Badinter espère que le Tribunal fédéral cassera la décision de la justice vaudoise d'interner à vie Claude D., l'assassin de Marie, et suivra la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme.

Alors qu'il y a 35 ans, l'ancien ministre de la Justice française - qui signe la préface du livre de Loïc Parein, l'avocat de Claude D. - demandait à l'Assemblée nationale dans un discours historique l'abolition de la peine de mort, il s'invite aujourd'hui sur la question de l'internement à vie, votée par le peuple suisse en 2004.

"Après la Cour d'appel qui a confirmé la condamnation, vous avez une décision très importante du Tribunal fédéral que j'attends avec le plus vif intérêt. Pourquoi? Parce que c'est une haute juridiction pénétrée des principes du droit et je dirai très en phase avec la Cour européenne des droits de l'Homme", selon ses propos diffusés dans le Journal du matin vendredi.

Se conformer à la jurisprudence européenne

L'ancien homme politique français ne dit pas pour autant que le peuple suisse au eu tort en disant oui à l'internement à vie. "Non, cela voulait dire, bien entendu, dans le cadre du respect aussi des législations internationales et dans le cadre du contrôle exercé par la Cour européenne des droits de l'Homme."

Et de préciser sa pensée: "La Cour européenne a raison, on peut conserver la perpétuité perpétuelle, mais on le peut à la condition qu'au moment du prononcé de la décision, on fasse savoir à celui qui est condamné qu'il y aura de toute façon un réexamen de sa situation dans une période fixée par le législateur, ça peut être 25 ans, ça peut être 30 ans, ça ne peut pas être plus. C'est ce que j'attends et que j'espère du Tribunal fédéral, une décision conforme à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme."