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"On ne peut pas faire disparaître l'îlot de cherté", selon le président de la Comco

Vincent Martenet, président de la COMCO. [Keystone - Peter Klaunzer]
"On ne peut pas faire disparaître l'îlot de cherté", selon le président de la Comco / Le Journal du matin / 1 min. / le 22 septembre 2016
Alors que la récolte de signatures a été lancée mardi pour l'initiative "Stop à l'îlot de cherté", Vincent Martenet, président de la Commission de la concurrence (Comco), ne croit pas en ces nouveaux outils.

Le texte s'en prend aux importateurs généraux et aux fournisseurs étrangers qui abusent de leur puissance sur le marché. Pour y remédier, les initiants proposent de laisser les entreprises suisses s'approvisionner à l'étranger sans intermédiaire et en donnant davantage de moyens au gendarme du marché, soit la Comco.

"Le risque pour la Commission de la concurrence, c'est qu'elle ne puisse pas remplir les buts qui sont prévus, parce qu'il est très difficile de garantir un approvisionnement à l'étranger aux conditions locales à partir de Berne (...) Ca mène également à un risque de décevoir les attentes à l'égard de notre autorité et donc à un risque de perte de crédibilité", estime Vincent Martenet, interrogé dans le Journal du matin de La Première.

"Pas de baguette magique"

Si les outils proposés par les initiants ne convainquent pas le président de la Comco, il assure que la commission fait déjà sa part du travail. "Je crois que nous avons les moyens d'assurer les importations parallèles, nous l'avons fait avec des décisions", estime-t-il.

Il ajoute qu'il n'existe pas de baguette magique pour régler la situation. "On ne peut pas faire disparaître cet îlot de cherté simplement avec des instruments destinés à rassurer un approvisionnement à l'étranger sans aucune entrave."

Guillaume Meyer/lgr

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Le risque pour la Commission de la concurrence c'est qu'elle ne puisse pas remplir les buts qui sont prévus, parce qu'il est très difficile de garantir un approvisionnement à l'étranger aux conditions locales à partir de Berne. Si une entreprise refuse de livrer en Pologne en disant qu'elle n'a pas envie de livrer cette entreprise suisse, nous serons amenés à intervenir dans une situation qui a son origine en Pologne. Et là, ça amène évidemment à des difficultés procédurales, ça mène également à un risque de décevoir les attentes à l'égard de notre autorité et donc à un risque de perte de crédibilité de notre autorité.
Lutter contre l'ilot de cherté on en parle depuis des années est-ce que la comco dans le fonds a les moyens de faire sa part du travail...
Je crois que nous avons les moyens d'assurer les importations parallèles, la possibilité de procéder à des importations parallèles, nous l'avons fait avec des décisions donc nous avons rempli notre part en quelque sorte du travail, mais il faut bien comprendre que ce n'est pas une autorité de la concurrence qu'elle qu'elle soit qui peut comme ça d'un coup de baguette magique faire disparaître l'îlot de cherté. parce que l'îlot de cherté en Suisse dépend de grands nombres de facteurs tant le niveau de vie, le niveau des salaires, également le niveau des infrastructures et d'autres encore et on ne peut pas faire disparaître cet îlot de cherté simplement avec des instruments destinés à rassurer un approvisionnement à l'étranger sans aucune entrave.

Et de donner un exemple concret. "Si une entreprise refuse de livrer en Pologne en disant qu'elle n'a pas envie de livrer cette entreprise suisse, nous serons amenés à intervenir dans une situation qui a son origine en Pologne. Ca amène évidemment à des difficultés procédurales, ça mène également à un risque de décevoir les attentes à l'égard de notre autorité et donc à un risque de perte de crédibilité de notre autorité."