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Pierre-Yves Maillard fustige "une crise des coûts" du système de santé

Le président du Conseil d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Pierre-Yves Maillard, ministre vaudois de la Santé / L'invité de la rédaction / 24 min. / le 27 septembre 2016
"La hausse des primes maladie sera plus forte qu'annoncé partout, notamment pour les enfants et les jeunes", a souligné mardi sur la RTS le conseiller d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard. Le socialiste dénonce "une crise des coûts".

L'augmentation réelle des primes maladie dépassera les 4,5% annoncés par la Confédération qui communique toujours sur la hausse pour la franchise à 300 francs, a rappelé en substance Pierre-Yves Maillard, invité du Journal du matin. Les enfants et les jeunes seront particulièrement touchés.

>> Lire : Une hausse moyenne confirmée de 4,5% pour les primes maladie en 2017

"La bureaucratie qui tourne autour des assurances s'impose, nonobstant le Conseil fédéral", estime le ministre vaudois, rappelant que cela fait des mois que Berne parle d'alléger les primes pour enfants. En vain. L'an prochain, la hausse devrait s'élever à 6,6%. "On a aussi massacré le rabais pour les jeunes de 18 à 25 ans", s'insurge le chef du Département de la santé.

Cette politique appauvrit la classe moyenne et les familles

Pierre-Yves Maillard, conseiller d'Etat vaudois

Si dans son canton, ces augmentations seront compensées par des hausses des allocations familiales, c'est une "piètre consolation" pour le politicien socialiste qui dénonce "une politique qui appauvrit la classe moyenne et les familles".

Maîtriser l'offre

La faute à une "crise des coûts" du système d'assurance maladie actuel, selon lui. "Le Parlement fédéral n'arrive pas à adopter des réformes de bon sens qui devraient donner quelques moyens de maîtriser l'offre", explique Pierre-Yves Maillard.

Selon ce spécialiste de la santé, les coûts explosent notamment dans le secteur ambulatoire en raison de l'installation de nombreux spécialistes étrangers en Suisse entre le 1er janvier 2012 et le 1er juillet 2013, période au cours de laquelle le moratoire sur l'ouverture de cabinets médicaux a été levé. "Ces médecins, maintenant, ils facturent", constate le conseiller d'Etat qui accuse la droite du Parlement et les assureurs.

Fixer des limites

La libéralisation du financement hospitalier est également pointée du doigt par Pierre-Yves Maillard. "On a obligé les cantons à payer des prestations en cliniques privées qui étaient déjà payées par les complémentaires et l'assurance de base. Les cliniques ont donc reçu un paquet d'argent, elles ont investi et recruté, ce qui fait aussi augmenter les coûts", détaille-t-il.

Quant aux mouvements d'assurés qui, chaque automne, cherchent à changer de caisse maladie pour réduire leur facture d'assurance, "cela fait augmenter les coûts administratifs, c'est marginal mais c'est inutile", commente le socialiste qui souligne la nécessité de fixer, à terme, un objectif de charge maximale de la prime maladie à 10% du budget des ménages.

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jgal

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