Soutenu par une large coalition politique, le texte du conseiller aux Etats Pirmin Bischof (PDC/SO) s'attaque aux clauses qui interdisent aux hôteliers d'offrir des tarifs plus avantageux sur leur propre site que sur les plateformes de réservation.
Créé en 1996, le site internet Booking.com et ses 70% de parts de marché en Suisse sont dans la ligne de mire du parlementaire.
Pas d'abus selon la COMCO
L'association Hotelleriesuisse lutte contre ces clauses depuis plusieurs années. Après une enquête ouverte en 2012, la Commission de la concurrence (COMCO) a conclu à de "forts indices" de position dominante, mais pas à un abus. En 2015, la COMCO n'a donc interdit qu'une partie de ces conditions contractuelles.
Les hôtels peuvent aujourd'hui proposer des prix plus avantageux sur d'autres plateformes, mais toujours pas sur leur propre site. "La COMCO a cimenté la dépendance" des hôteliers vis-à-vis de Booking, dénonce dans le quotidien alémanique Christophe Hans de Hotelleriesuisse.
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Restrictions à l'étranger
Plusieurs autres pays ont également empoigné le problème des clauses restrictives des plateformes de réservation. En Allemagne, l'Office fédéral des cartels s'est prononcé contre ces sites. En France, les clauses de parité des prix ont été interdites en 2015.
Des mesures similaires sont également discutées en Italie et en Autriche, selon Hotelleriesuisse. Face à la grogne du secteur hôtelier européen, Booking avait déjà dû limiter ses clauses en juillet 2015. Depuis, le site de réservation en ligne n'empêche plus les hôteliers souhaitant être référencés par ses services de proposer sur d'autres plateformes de réservation ou directement (réservations sur place, par téléphone, par mail...) des tarifs inférieurs à ceux qu'ils proposent sur Booking.com.