Le texte impose aux sociétés d'analyser les risques d'atteintes aux droits humains et à l'environnement liés à leurs activités, ainsi qu'à celles de leurs filiales et sous-traitants. Les multinationales doivent aussi prendre des mesures pour y remédier et en rendre compte publiquement.
Répondre des dommages à l'étranger
Portée par une association de 80 organisations de la société civile, l'initiative est basée sur les Principes directeurs de l'ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme, soulignent les initiants.
En cas de manquements, une multinationale pourrait devoir répondre des dommages causés par une filiale à l'étranger. "Certaines sociétés domiciliées en Suisse ne sont toujours pas prêtes à tenir compte des risques pour les droits humains et l'environnement découlant de leurs activités", écrivent les initiants.
"Si une multinationale prend sa diligence raisonnable au sérieux (...), elle n'aura rien à craindre", souligne Rahel Ruch, coordinatrice de l'initiative.
L'image de la Suisse en jeu, selon Dick Marty
Le texte ne demande pas l’impossible aux entreprises, mais seulement ce qui est "raisonnablement acceptable", estime Dick Marty, coprésident du comité d’initiative, interrogé dans l'émission Forum. Selon lui, "c’est ce que chaque entreprise, chaque entrepreneur fait déjà en Suisse pour son activité en Suisse".
Répondant aux craintes de la majorité de son parti, qui estime que certaines entreprises pourraient quitter la Suisse en cas de oui, l’ancien conseiller aux Etats PLR n’y va pas par quatre chemins: "Peut-être que des mauvais élèves partiront, mais alors, pardonnez l’expression, bon débarras!"
"Je crois que le Swissness, la qualité suisse, est aussi une valeur commerciale qui doit être défendue", poursuit le Tessinois. Or, les entreprises qui refusent de s’engager pour le respect des droits humains et de l’environnement "mettent en jeu l’image de notre pays", relève-t-il.
ats/tmun
Sondage largement en faveur du projet
L'association à l'origine de l'initiative met en avant un sondage, réalisé par ses soins, selon lequel 89% des personnes interrogées veulent que les multinationales suisses soient tenues de respecter les droits humains et l'environnement aussi à l'étranger, 92% estimant en outre que leurs filiales et sous-traitants doivent en faire autant.
Parmi les 80 organisations qui font partie de l'association figurent notamment Greenpeace, Alliance Sud, Amnesty International, le WWF, l'Union syndicale suisse (USS) et Unia, Swissaid, Transparency International, Terres des hommes Suisse, Uniterre et Attac.