La Confédération songe à réserver les bandes d’arrêt d’urgence aux voitures électriques
La Confédération songe à réserver les bandes d’arrêt d’urgence des autoroutes aux voitures électriques et aux véhicules sans chauffeur, a révélé Doris Leuthard dans les colonnes du quotidien Nordwestschweiz.
Pour la conseillère fédérale, cette solution serait une façon efficace et gratuite d’encourager les nouvelles technologies, mais personne ou presque ne trouve l’idée bonne.
"Ouvrir la bande d’arrêt d’urgence aux voitures électriques et autonomes, c’est surtout un prétexte pour augmenter la capacité des autoroutes", dénonce l’Association Transports et Environnement. Le TCS y voit un risque pour la sécurité, tout comme très largement les partis politiques, de gauche à droite de l’échiquier.
"On a des différences de vitesse qui sont assez importantes entre les différentes voies", relève André Gilles Dumont, professeur de voies de circulation à l’EPFL. "Généralement, la voie de droite c'est la voie des poids-lourds et ceux-ci vont se déplacer à 80 km/h. Si vous dédiez une voie spécifique à des véhicules électriques autonomes, ce sont des véhicules généralement beaucoup plus rapides, ça veut dire qu'il y a du dépassement par la droite. Ce n'est pas l'idéal en terme de sécurité."
Bandes d'arrêt d'urgence pour tous?
Le conseiller national Vert libéral de l’Oberland bernois Jürg Grossen est l’un des rares à plébisciter l’idée. Il salue toutes les mesures en faveur des voitures électriques, en citant des exemples à l'étranger.
"En Norvège on a ouvert les voies de bus aux véhicules électriques, ça a entraîné une hausse significative des ventes de voitures électriques. Mais il y a d'autres exemples comme aux Etats-Unis, où certaines voies sont réservées aux voitures qui comptent plus d'un occupant, autant de systèmes auxquels nous devons réfléchir."
La proposition de Doris Leuthard fournit la preuve qu’elle y réfléchit bel et bien. Mais pour l’instant, c’est surtout l’ouverture des bandes d’arrêt d'urgence pour tous les véhicules aux heures de pointe dont on discute. L’essai pilote entre Morges et Ecublens a été jugé concluant.
Quelque 17 tronçons et 150 km d’autoroutes pourraient s’y prêter et de nouvelles ouvertures sont prévues dès l’an prochain.
Alain Arnaud/lgr
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