Certains enfants sont "importés" de l'étranger en Suisse, d'autres ont grandi ici et sont exploités sur place. Des cas de mendicité organisée et de petite criminalité forcée ont été révélés ces dernières années, rappelle l'ECPAT dans son manuel.
En 2014, seuls deux enfants ont été identifiés comme victimes en Suisse, selon les statistiques de la police. Mais les chiffres réels sont sans doute plus élevés, car il peut être très difficile de repérer ces cas, selon l'organisation.
Mineurs en procédure d'asile
Le manuel doit fournir aux professionnels des indications précises sur la façon de procéder en cas de soupçon de traite des enfants. Il aborde différentes situations comme l'asile et le passage de la frontière, ou la petite délinquance et la mendicité, exemples concrets à l'appui.
Un effort tout particulier a été porté à la question des mineurs dans la procédure d'asile.
ats/jgal
La Suisse épinglée par le Conseil de l'Europe
Le manuel de l'ECPAT est publié à l'occasion de la Journée européenne contre la traite des êtres humains. Une table ronde est organisée à Berne ce même jour, avec des experts de l'OIM, de polices cantonales, et d'ONG suisse, roumaine et bulgare. La question de la traite des enfants bulgares et roumains y est spécifiquement abordée.
L'an dernier, le Conseil de l'Europe avait pointé du doigt la Suisse dans un rapport. Il lui demandait d'être plus vigilante en ce qui concerne la traite des enfants, et de mettre sur pied des cours pour la police et les autorités afin de les aider à identifier les victimes.
Un service dédié a été créé en 2012
La Confédération a créé en 2012 le Service de coordination contre la traite des êtres humains et le trafic des migrants (SCOTT), rattaché à l'Office fédéral de la police.
Elle a aussi lancé en 2012 un Plan d'action national contre la traite des êtres humains qui doit entrer dans une nouvelle phase en 2017.