L'institut gfs.bern, qui a réalisé l'étude d'opinion, note que 36% des personnes interrogées en revanche disent à ce stade "certainement" ou "plutôt" non au texte des écologistes qui prévoit une sortie programmée du nucléaire.
Malgré les 21 points d'avance enregistrés par le camp du oui à l'initiative, les personnes qui ont l'intention d'aller voter sont d'avis que le non devrait au final l'emporter "de justesse" fin novembre.
L'institut gfs.bern classe néanmoins l'initiative parmi les projets "potentiellement capables de recueillir une majorité", précisant que ses "clarifications concernent uniquement la majorité du peuple", alors que celle des cantons est en l'occurrence aussi requise.
Sensibilité variable selon le sexe
Dans le détail, l'opinion de la population interrogée est marquée par plusieurs clivages, selon les affinités politiques en particulier. Si les sympathisants des Verts sont à 95% absolument ou plutôt pour "Sortir du nucléaire" (respectivement 76% et 19%), les proches de l'UDC diraient oui à 38% (32% et 6%).
Entre ces deux bords, les personnes proches du Parti socialiste (PS) sont 80% en faveur de l'initiative (55% absolument et 25% plutôt pour), 16% opposés (10% résolument et 6% plutôt contre) et 4% indécis; ceux du Parti démocrate-chrétien (PDC) sont 58% pour (36% et 22%) et 35% contre (11% et 24%); 46% des proches du Parti libéral-radical (PLR) diraient oui (24% et 22%), alors qu'ils seraient 47% contre le texte (36% et 11%) et 7% indécis.
Quant aux sondés ne se déclarant pas proches d'un parti en particulier, ils sont 54% à être favorables au texte des écologistes (42% absolument, 12% plutôt) et 36% contre (25% et 11%). Enfin, 10% de cette catégorie étaient encore indécis à 50 jours du scrutin.
L'enquête d'opinion note parallèlement des intentions de vote différentes selon le sexe: 63% des femmes sont prêtes à dire oui et 28% non. Chez les hommes, ces chiffres sont respectivement 50% et 43%.
Les régions linguistiques révèlent aussi des variations. Les sondés romands sont les plus favorables à "Sortir du nucléaire", avec 64% de oui et 22% de non. Les Alémaniques sont les plus réticents (55% de oui et 40% de non). Quant aux Suisses italiens, ils disent oui à 57% et non à 29%.
Programmation plébiscitée
Concernant les arguments, le plus convaincant (76%) en faveur de l'initiative auprès des sondés est que la transition énergétique nécessite une sortie programmée. En outre, 62% approuvent le texte parce qu'il prévoit la fin d'installations vieillissantes et moins sûres.
Du côté des opposants avoués à "Sortir du nucléaire", c'est la perspective de devoir importer de l'étranger du courant de centrales à gaz ou à charbon qui motive le plus le rejet (67%).
>> Lire la présentation du scrutin et les arguments : Une votation "Pour sortir du nucléaire" en fermant les centrales d'ici à 2029
Enfin, la participation "ne devrait pas être extraordinaire", selon l'institut mandaté par la SSR, du fait notamment que seul un objet fédéral est soumis au vote le 27 novembre.
gax/kg
Méthodologie utilisée
Mandaté par la SSR, l'institut de recherche gfs.bern a réalisé son enquête d'opinion en vue de la votation du 27 novembre entre le 3 et le 14 octobre auprès de 1200 titulaires du droit de vote sélectionnés de manière représentative.