La Poste poursuit la restructuration de ses offices traditionnels. En 2020, il devrait en rester 800 à 900, contre 1400 aujourd'hui. Quelque 1200 collaborateurs pourraient être touchés par ces changements. Le géant jaune compte éviter les licenciements.
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"La Poste assumera sa responsabilité sociale et recherchera des solutions adaptées pour les collaborateurs concernés", a annoncé l'entreprise dans un communiqué.
Modification des habitudes
"Comme les clients, qui sont toujours plus flexibles et s'orientent de plus en plus vers le numérique, La Poste doit aussi évoluer en diversifiant ses prestations", a souligné mercredi devant les médias à Berne Susanne Ruoff, directrice générale de l'entreprise. "Il est temps de changer en profondeur pour nous rapprocher des clients."
Interrogée dans l'émission Forum, Susanne Ruoff a réfuté l'idée que les citoyens sont de plus en plus appelés à faire le travail des professionnels.
"Ce n’est pas juste. On augmente les points d’accès et on a installé 70 automates, c’est la réalité. On a toujours besoin de personnel qualifié, mais on doit s'adapter, sinon à la fin on a que les coûts et pas les prestations qui sont demandées. Si on ne le fait pas, nos concurrents le font."
Au cours des prochaines années, La Poste misera surtout sur le format de l'agence, une filiale chez un partenaire, par exemple un détaillant. A l'inverse des offices de poste, ces bureaux passeront de 800 aujourd'hui à 1200 ou 1300 d'ici 2020. De même, entre 200 et 400 nouveaux points d'accès tels que le service à domicile, les automates My Post 24 et les points de dépôt seront créés.
Plus de transparence
La Poste mise sur la transparence et promet de mieux communiquer à l'avenir sur les fermetures prévues et les transformations en agences postales. Une nouvelle procédure de consultation des cantons va être introduite encore cette année.
De plus, les habitants concernés par les transformations de bureaux de poste seront systématiquement invités dès janvier 2017 à des réunions d'information visant à améliorer le dialogue avec la population.
ebz avec ats
Démantèlement dénoncé par les syndicats
La réaction des syndicats ne s'est pas faite attendre. La Poste veut en réalité déplacer ses services chez des sous-traitants pour faire baisser les salaires, a communiqué syndicom. "C'est la politique du fait accompli", a dit à l'ats Christian Capacoel, chef de la communication, assurant avoir découvert ces chiffres dans la matinée. L'entreprise a pourtant dit avoir informé les syndicats.
Christian Capacoel a appelé à créer un front commun à Berne pour soutenir le service public. Le Syndicat Autonome des Postiers (SAP) a dénoncé lui aussi la poursuite du démantèlement des offices de poste. Selon le SAP, la direction de La Poste ne s'intéresse plus au réseau. Les cantons ruraux et alpins devraient s'unir pour créer une Poste intercantonale et développer les services nécessaires aux citoyens.