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Boire son urine, une pratique qui séduit de nombreux Suisses

L'urinothérapie fait des adeptes dans le monde et en Suisse
L'urinothérapie fait des adeptes dans le monde et en Suisse / 19h30 / 2 min. / le 29 octobre 2016
Ils seraient cinq millions en Allemagne, un million au Pays-Bas et plusieurs milliers en Suisse à pratiquer l'urinothérapie, soit à boire leur urine pour améliorer leur santé. La RTS a rencontré deux adeptes.

Ce que j'ai besoin, c'est juste un verre. C'est ma pharma, mon produit de beauté. Je ne mets plus de crème de jour depuis longtemps

témoigne Sigrid dans le 19h30

Cela fait douze ans que Sigrid et sa fille consomment quotidiennement leur propre urine, ou plutôt leur élixir de vie comme elles l'appellent.

Éduqué depuis l'enfance à penser que le liquide jaune est sale, la pratique en dégoûtera plus d'un. D'ailleurs, les deux femmes n'ont pas commencé tout de suite par l'amaroli, l'autre nom de l'urinothérapie. De nombreuses personnes préfèrent débuter par s'en oindre.

La pratique remonte loin dans l'histoire. Le Grec Hippocrate, père de la médecine, préconisait déjà de consommer la "boisson d'or". Ambroise Paré, le père de la chirurgie moderne, recommandait l'urine pour désinfecter et cicatriser les plaies.

Aujourd'hui cependant, les scientifiques sont plus sceptiques.

Forte réticence des médecins

Du côté du corps médical, on doute des effets postifs et on alerte même sur les risques de l'ingestion d'urine.

Même si l'urine est stérile au sortir de la vessie, "c'est un déchet que le corps rejette", rappelle Olivier Bonny, médecin au service de néphrologie du CHUV à Lausanne. "S'il s'en débarrasse, c'est donc que ce n'est pas favorable pour lui. Réingurgiter son urine, ce n'est pas quelque chose de bien, poursuit le médecin, surtout si on consomme toutes les urines".

En effet, le médecin pointe du doigt les risques d'autointoxication. "Et on ne sait pas si sur le long terme, ça a un effet bénéfique", conclut Olivier Bonny, qui déconseille fortement la pratique.

sbad

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