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Qui se trouve derrière Axpo, en guerre contre la sortie du nucléaire?

Le groupe Axpo contrôle une importante partie de la centrale de Beznau. [Gaetan Bally]
Le groupe Axpo contrôle une importante partie de la centrale de Beznau. - [Gaetan Bally]
Axpo exigera plus de quatre milliards de francs si la fermeture des centrales est prononcée. Considéré comme une société privée, l'exploitant n'en appartient pas moins aux cantons et entreprises cantonales du nord-est de la Suisse.

4,1 milliards de francs. C'est le montant exact que réclamera Axpo en cas de oui à l'initiative des Verts le 27 novembre prochain. "Tous les avis de droit que nous avons obtenus sur cette question sont formels: les bases légales pour une indemnisation par la Confédération existent", a expliqué son patron Andrew Walo dans une interview accordée à la NZZ am Sonntag.

>> Lire : Axpo demanderait 4 milliards en cas de oui au texte "Sortir du nucléaire"

Face à la peur d'un accident, le groupe qui possède les centrales de Beznau I et II de même que celle de Leibstadt a donc brandi la menace financière. Axpo, un géant de l'économie privée qui se mobilise contre la perspective de la sortie du nucléaire? Pas tout à fait.

Le canton de Zurich, principal actionnaire

Car si Axpo est une société privée, elle est entièrement dans les mains de collectivités publiques du nord-est de la Suisse. Principaux actionnaires, le canton de Zurich et les forces motrices zurichoises détiennent à eux deux près de 37% des parts du groupe, pour une valeur de 136 millions de francs.

Le canton d'Argovie et ses forces motrices se partagent 28% des actions, pour près de 103 millions de francs, devant les forces motrices du canton de Saint-Gall (12,5%) et de Thurgovie (12,5%). Finalement les cantons de Schaffhouse (7,9%), de Glaris (2%) et de Zoug (1%) possèdent également un nombre plus restreint de parts. Autrement dit, si indemnisation il devait y avoir, plus de 4 milliards seraient versés par une collectivité publique à une société détenue par... d'autres collectivités publiques.

Une majorité d'élus de droite

De nombreux élus de droite appartiennent en outre au conseil d'administration de l'exploitant. Sur les 13 places, on recense en effet six ministres cantonaux, pour la plupart en charge des Travaux publics: Stephan Attiger (PLR/AG), Reto Dubach (PLR/SH), Carmen Walker Späh (PLR/ZH), Robert Marti (PBD/GL), Köbi Frei (UDC/AR), Markus Kägi (UDC/ZH).

On y retrouve en outre un conseiller aux Etats, Roland Eberle (UDC/TH), et un membre d'un parlement cantonal, Peter Reinhard (PEV/ZH). Les cinq autres membres du conseil d'administration travaillent tous dans l'économie privée.

Autre exploitant de taille, Alpiq a évalué lundi à 2,5 milliards de francs son dommage économique si le texte des Verts était accepté. A l'instar d'Axpo, cette société est elle aussi pilotée par de multiples collectivités publiques.

>> Lire aussi : "Sortir du nucléaire" convainc 57% des Suisses, selon le sondage SSR

kg

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