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La Suisse prise à partie dans les affaires internes de la Colombie

Le président colombien serre la main du chef des FARC après avoir signé l'accord de paix en septembre dernier. [Keystone - Fernando Vergara]
Le président colombien serre la main du chef des FARC après avoir signé l'accord de paix en septembre dernier. - [Keystone - Fernando Vergara]
L'ex-président colombien Alvaro Uribe accuse la Suisse de s'être immiscée dans les affaires internes de son pays via l'accord de paix avec les FARC. L'opposant a écrit aux parlementaires suisses pour s'en plaindre.

Dans une lettre aux membres de la commission des affaires extérieures du National que s'est procurée le Tages-Anzeiger, Alvaro Uribe accuse la Suisse d'avoir soutenu financièrement les organisations colombiennes favorables à l'accord avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

Opposé à cette solution, l'ancien chef d'Etat parle d'"action antidémocratique" de la part de Berne. Il reproche à la Suisse de ne pas prendre en considération la volonté populaire des Colombiens. Et critique le contenu de l'accord, jugeant les sanctions à l'encontre des guérilléros des FARC comme "purement symboliques".

Soutien financier démenti

Interrogé mardi en commission, Didier Burkhalter a démenti tout soutien financier de la Confédération. Le conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères n'exclut cependant pas que des ONG suisses aient versé une aide financière.

Selon lui, il est normal que la Suisse, en tant qu'Etat dépositaire des Conventions de Genève, soutienne les efforts de paix en Colombie.

"La Suisse est fière d'avoir contribué à l'accord et respecte la décision du peuple colombien", déclare Jean-Marc Crevoisier, porte-parole de Didier Burkhalter, dans les colonnes du quotidien alémanique.

"Son agenda, c'est de revenir au pouvoir"

Interrogé mercredi par la RTS, le directeur du CICR Yves Daccord estime qu'il faut regarder qui est le messager dans cette affaire. Alvaro Uribe est "un homme qui a choisi d'être absolument opposé au processus de paix, depuis toujours", explique-t-il.

L'ancien président "n'a qu'une obsession: dénoncer le travail que son successeur fait", ajoute Yves Daccord. "Il cherche à mettre la pression sur la Suisse, mais son agenda c'est de revenir au pouvoir".

>> La réaction d'Yves Daccord à la lettre d'Alvaro Uribe en vidéo :

Yves Daccord: "Alvaro Uribe cherche à mettre la pression sur la Suisse"
Yves Daccord: "Alvaro Uribe cherche à mettre la pression sur la Suisse" / L'actu en vidéo / 50 sec. / le 2 novembre 2016

tmun

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Un accord de paix rejeté par référendum

Négocié pendant plus de quatre ans et signé fin septembre à Carthagène par le président colombien Juan Manuel Santos et Rodrigo Londono, le chef des FARC, l'accord de paix devait mettre un terme à 52 ans de conflit armé.

Mais jugé trop favorable aux ex-guérilléros par ses détracteurs, il a été rejeté début octobre par référendum par 50,21% des voix contre 49,78%.