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"Aucune raison de surveiller préventivement les mosquées suisses"

L'agent de sécurité de la mosquée affirme être en contact étroit avec la police. [Keystone - Laurent Gilliéron]
Le directeur des Services de renseignement suisse "ne voit aucune raison" de surveiller préventivement les mosquées (image d'illustration). - [Keystone - Laurent Gilliéron]
Pas question de surveiller préventivement les mosquées et les imams en Suisse, dit le patron du Service de renseignement (SRC) suisse dans un entretien. La base légale n'existe pas, même avec la nouvelle loi sur le renseignement.

"Il n'y a pas de base légale qui permette au SRC d'opérer une surveillance généralisée des mosquées et des imams en Suisse", affirme le directeur du SRC Markus Seiler dans une interview au quotidien Aargauer Zeitung publiée lundi.

De plus, "les mosquées, leurs imams et les organisations ne sont pas en eux-mêmes le problème".

La menace viendrait "le plus souvent de l'entourage", poursuit Markus Seiler. Le SRC peut agir préventivement lorsque des indices concrets d'une telle menace sont établis.

Le cas An'Nour

Et le chef du renseignement de prévenir: le cas de la mosquée An'Nour à Winterthour (ZH) n'est pas isolé. "Il existe d'autres réseaux du même type en Suisse." Markus Seiler ne souhaite toutefois pas les nommer.

La police cantonale zurichoise a mené mercredi dernier une perquisition dans la mosquée An'Nour. Un imam éthiopien, qui avait appelé au meurtre des musulmans non pratiquants, et un membre présumé du comité de l'association ont été placés en détention préventive.

>> Lire : La mosquée An'Nour suspendue par les organisations islamiques zurichoises

ats/sbad

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"Pas de surveillance de masse"

Selon Markus Seiler, la "majeure partie" des quelque 60 cas arrivés sur la table du Ministère public de la Confédération liés au terrorisme ont été initiés totalement ou en partie par des enquêtes du SRC.

Avec l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le renseignement, le 1er septembre 2017, le SRC pourra surveiller une personne à son insu, aussi dans sa sphère privée. Mais il n'y aura pas de surveillance de masse, assure Markus Seiler.

La Suisse fait, "à raison, une différence entre l'extrémisme violent et l'extrémisme politique". Les opinions ne sont pas punissables. Ce qui est pertinent, ce sont les actes, conclut-il.