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Un gendre de Ben Ali a été condamné pour complicité de corruption

Ben Ali a régné sur la Tunisie d'une main de fer de 1989 à 2011. Nombres de ses proches ont profité d'un système de corruption généralisé. [Jamal Said]
Ben Ali a régné sur la Tunisie d'une main de fer de 1989 à 2011. Nombres de ses proches ont profité d'un système de corruption généralisé. - [Jamal Said]
Un gendre de l'ancien dictateur tunisien Ben Ali a été condamné pour complicité de corruption par le Ministère public de la Confédération (MPC). Il écope d'une peine de 375'000 francs avec sursis. Des fonds ont aussi été confisqués.

L'accusé devait être jugé début novembre devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone. Ayant retiré son recours contre l'ordonnance pénale, celle-ci est entrée en force, indique dimanche à l'ats le MPC, confirmant un article de la Zentralschweiz am Sonntag.

Concrètement, l'homme est reconnu coupable de complicité de corruption active d'agents publics étrangers. Il a été condamné à une peine pécuniaire de 150 jours-amende à 2500 francs, suspendue à une mise à l'épreuve de deux ans.

D'après les recherches de la Zentralschweiz am Sonntag, le gendre en question est Slim Chiboub, homme d'affaires et ancienne gloire sportive tunisienne.

Un fils de Mouammar Khadafi impliqué

Selon l'ordonnance pénale anonymisée, il est intervenu en tant qu'intermédiaire dans une affaire de corruption en Libye impliquant le groupe d'ingénierie canadien SNC-Lavalin et un fils de Mouammar Kadhafi.

ats/ther

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Autres affaires pour Slim Chiboub

Avant le Printemps arabe, Slim Chiboub avait été visé par une autre enquête du Ministère public de la Confédération.

Les investigations concernaient l'obtention de pots-de-vin versés par la société Alstom.

Tout comme son épouse, fille de l'ex-président Ben Ali et de sa première femme, Slim Chiboub figure sur une liste du Conseil fédéral, qui institue des mesures à l'encontre des proches de l'ancien chef d'Etat.

Le Conseil fédéral a bloqué 60 millions appartenant aux proches de Ben Ali.

Reconnaissance des crimes

En mai dernier, l'Instance Vérité et dignité, qui doit réhabiliter les victimes de la répression sous le régime de Ben Ali, avait fait état d'une demande officielle de Slim Chiboub. Rentré en 2014 au pays, il a fait de la prison.

La loi sur la justice transitionnelle prévoit un abandon des poursuites contre les personnes incriminées si elles reconnaissent leurs crimes, s'excusent et restituent les sommes indûment perçues dans les cas de corruption financière.