Encadrement et soutien insuffisants, jeunes parfois livrés à eux-mêmes: la prise en charge lacunaire des requérants d'asile mineurs non accompagnés (MNA) fait débat dans les cantons, mais aussi à l'échelon des centres d'hébergement de la Confédération. Plusieurs ONG parlent d'un accompagnement inadapté.
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Projet pilote à l'étude
Le Secrétariat d'Etat aux Migrations le reconnaît: même si les mineurs non accompagnés restent peu de temps dans ses structures, leur prise en charge n'est pas optimale. Et avec la réforme de l'asile, ces jeunes resteront un peu plus longtemps dans les centres fédéraux. Le dispositif doit donc être amélioré et un projet pilote est à l'étude.
"Le grand changement, c'est qu'il y aura un programme spécifique pour les mineurs non accompagnés, tant dans l'hébergement - ils auront une structure pour eux à l’intérieur de chaque centre fédéral - que dans le programme proposé", explique Céline Kohlprath, porte-parole du SEM. "L'idée est que, par centre fédéral, il y ait deux pédagogues pour regarder quel est le programme adéquat, avec le soutien des personnes qui encadrent les requérants d'asile."
"Comme si c'étaient des enfants suisses"
Ces pistes de changement réjouissent en partie Fouzia Rossier, responsable de la défense des droits de l’enfant chez Terre des hommes. "Les choses ont l'air de bien se présenter au niveau des loisirs, de la prise en charge éducative", reconnaît-elle avant de mettre en garde: "Il ne faudrait pas omettre les questions de santé, surtout psychologiques. Ces enfants arrivent souvent traumatisés, après un long périple où ils n'ont pas été adéquatement pris en charge. Donc il ne faut pas penser simplement à court terme, sur les quelques mois qu'ils vont passer en Suisse, mais dans leur vie d'enfant, comme si c'étaient des enfants suisses."
Le SEM va prochainement évaluer quels sont les besoins effectifs et les coûts d'une prise en charge renforcée des MNA. Les premiers changements concrets ne devraient pas intervenir avant 2019.
Marc Menichini/oang