L'initiative populaire proposait de tirer la prise des centrales au bout de 45 ans d'activité et de remplacer l'atome par du courant vert. Beznau I, mise en service en 1969, aurait dû arrêter l'année prochaine. Idem pour les centrales de Beznau II et de Mühleberg, construites en 1972. Gösgen aurait dû être débranchée en 2024 et Leibstadt en 2029.
Cette perspective a été repoussée par 1,3 million de personnes, alors qu'environ 1 million de votants ont glissé un oui dans l'urne.
>> Retour sur le suivi minute par minute : Peuple et cantons rejettent l'initiative "Sortir du nucléaire"
Refus des cantons possédant des centrales
Les plus farouches adversaires du texte se trouvent dans les cantons de Schwyz (68,1%) et d'Appenzell Rhodes-Intérieures (65,8%). L'initiative compte le plus de soutien dans les cantons de Bâle-Ville (60,5%) et de Genève (58,9%), talonnés par le Jura (57,5%), Neuchâtel (56,8%), Vaud (54,6%) et Bâle-Campagne (50,4%).
Le refus de l'initiative se monte à 60,5% dans le canton de Soleure, où se trouve la centrale de Gösgen et à 63% dans celui d'Argovie, qui abrite les deux centrales de Beznau et celle de Leibstadt. Le canton de Berne, où se situe la centrale de Mühleberg, rejette le texte à 56,2%.
Pas de précipitation
Les Suisses se sont rangés à l'avis du Conseil fédéral et de la droite. S'ils admettent qu'une alternative doit être trouvée au nucléaire, ils refusent d'agir de manière aussi précipitée, d'autant que le gouvernement a présenté son plan Stratégie énergétique 2050 (lire encadré).
Débrancher prématurément les centrales aurait aussi pu coûter très cher à la Confédération en termes de dédommagements aux exploitants. Axpo a articulé le chiffre de 4 milliards de francs, Alpiq évoque des pertes de 2,5 milliards.
ats/lgr
Stratégie énergétique 2050, un retrait par étapes
La droite et le gouvernement préfèrent miser sur la stratégie énergétique 2050. Elle pose les jalons d'un retrait par étapes en visant une réduction de la consommation d'électricité, un accroissement de la part de courant vert et une réduction des émissions de CO2.
Adoptée en septembre par le Parlement, la réforme est remise en cause par l'UDC, qui a lancé un référendum.