"La majorité n'a pas souhaité que la question des énergies de remplacement devienne une réalité crue à la fin de l'année prochaine", observe Le Temps, qui parle d'un "ultime sursis" donné aux centrales nucléaires suisses.
"La peur de manquer d'électricité a été plus forte que la peur du nucléaire", résume le Quotidien jurassien, qui juge pourtant que "le pays a dit non pour se laisser du temps (...) pour planifier une transition sans heurt".
"Statu quo confortable"
24 Heures évoque même un "sentiment diffus de statu quo confortable" après les résultats. "Mais l’absence de couperet clair permet de laisser à l'administration, à la science, à la technologie et surtout aux réalités économiques le soin de dicter l'agenda", souligne le quotidien vaudois.
"Ce report aux calendes grecques d'un problème majeur pour la Suisse est des plus inquiétants", dénonce pour sa part Le Matin, pour qui le choix révèle même d'"une forme d'irresponsabilité des hommes et des femmes politiques d'aujourd'hui sur cette question, qui cèdent à des profits à court terme et sectoriels".
"Condamnés au rafistolage atomique?"
"Sommes-nous [désormais] condamnés à des décennies de rafistolage atomique, en priant le ciel que nos vieilles casseroles tiennent bon?", s'interroge la Tribune de Genève.
Pourtant, les heures de l'énergie atomique sont en fait comptées, affirme Le Courrier. " L'incertitude est aujourd'hui plus grande - la fermeture d'une centrale pourrait intervenir à n’importe quel moment, pour cause de non-rentabilité économique – qu'elle ne l'aurait été en cas de sortie planifiée par étapes du nucléaire, estime le quotidien.
"Donner du temps à Doris Leuthard"
Et "même si le peuple a maintenu sa confiance dans la politique énergétique, l'heure n'est plus à l'aventure et aux surprises en matière d'alimentation électrique", écrit la Neue Zürcher Zeitung. Il donne simplement "plus de temps à (la ministre de l'énergie) Doris Leuthard pour une sortie du nucléaire", constate le Blick.
L'initiative a obtenu un soutien "bien plus large que le socle électoral de la gauche rose-verte", notent La Liberté, L'Express et L'Impartial. Ainsi, "le résultat reflète une large résistance au nucléaire", détaillent le Tages-Anzeiger et le Bund.
>> Lire aussi : Les anti-nucléaires ont fortement progressé en Suisse romande depuis 2003 et Les Suisses refusent de précipiter la fermeture des centrales nucléaires
>> Retour sur la journée de votations:
jvia avec ats
L'UDC continue de croire au nucléaire
La filière nucléaire ne se laissera pas enterrer sans autre, avertit toutefois Le Courrier. Les regards se tournent maintenant vers l'UDC qui a lancé un référendum pour combattre la stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral.
Car le parti continue de croire au nucléaire. Et ce même si durant la campagne les exploitants électriques "ont mis au jour leurs difficultés financières et le coût toujours plus élevé du maintien des centrales en activité", relève 24Heures. Sans compter le retrait des demandes de construction de nouvelles centrales des investisseurs actuels, abonde Le Temps.
L'UDC "aura beau jeu de dénoncer le coût de la transition énergétique", avertissent ainsi La Liberté, L'Express et L'Impartial. Certes, celle-ci a un prix, admettent les trois quotidiens, mais "soyons sérieux, quelle est l'alternative?".