Suzi LeVine, la plus haute représentante américaine en Suisse, a rencontré l'Office fédéral de la justice le 19 septembre 2014. Peu après, la Confédération a mis fin à ses réflexions sur une éventuelle protection de l'ex-employé de l'Agence américaine de renseignement (NSA), mais a aussi renoncé à questionner Edward Snowden, indique le journal alémanique.
Onze jours après l'intervention de l'ambassadrice, le Ministère public de la Confédération a également mis fin à son enquête sur l'espionnage numérique en Suisse. Une procédure qui faisait suite aux révélations d'Edward Snowden sur ses activités lorsqu'il était basé à Genève de 2007 à 2009.
Personne n'a confirmé cette information à la RTS mercredi. Folco Galli, porte-parole de l'Office fédéral de la justice, a lui indiqué que l'entrevue avait porté sur le cas Snowden, alors que les Etats-Unis ont refusé de donner des détails, évoquant une affaire interne.
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"Il n'y pas de possibilité de recours"
Interrogé par la RTS, Marcel Bossonnet, l'un des avocats qui s'occupent de représenter les intérêts de Snowden, estime qu'on "ne peut pas mener d’action directe contre la décision du Ministère public, il n’y a pas de possibilité de recours. Mais on continue de réclamer de la Confédération, du Ministère public et des parlementaires qu'ils enquêtent sur les agissements des services secrets américains."
Et d'ajouter: "En ce moment, Edward Snowden est en sécurité à Moscou. Il peut évoluer librement en Russie. Pour cette raison, il n’y a actuellement pas une possibilité de faire une demande d’asile. Si la situation venait à changer, ou s'il devait venir en Suisse, on devrait alors à nouveau réfléchir s’il faudrait à ce moment-là déposer une demande d’asile ou non. Mais on n'en est aujourd'hui pas là."
cab/boi
Rappel des faits
Edward Snowden a dévoilé des informations classées top-secrètes de la NSA concernant un système d'écoute à grande échelle du gouvernement américain et du gouvernement britannique.
Après ces révélations, Edward Snowden est notamment accusé d'espionnage par Washington. Réfugié à Hong Kong, puis à Moscou, il ne sera jamais extradé aux Etats-Unis.
Le 31 juillet 2013, Edward Snowden obtient l'asile temporaire en Russie et le 1er août 2014, Moscou lui accorde le droit de résidence pour 3 ans.