A l'heure actuelle, hormis les dons de personnes physiques, le Parti socialiste n'accepte que les fonds versés par des sociétés coopératives comme La Mobilière ou Raiffeisen. Mais les sections grisonne et lucernoise veulent ouvrir - un peu - les vannes du financement privé.
Selon elles, le PS doit accepter les dons des entreprises "classiques", comme Credit Suisse ou Swiss, pour financer la campagne contre la troisième réforme de l'imposition des entreprises (RIE III), soumise au peuple le 12 février.
Une solution avantageuse
Cette modification des règles de financement, qui sera tranchée lors d'un congrès dimanche à Thoune (BE), divise les socialistes. Pour la conseillère nationale lucernoise Prisca Birrer-Heimo, il s'agit pourtant d'une idée qui pourrait être avantageuse pour le parti.
"Si nous pouvons mettre à profit cet argent pour quelque chose qui va à l'encontre des intérêts de ces entreprises, alors c'est jouable", affirme-t-elle, tout en soulignant que le PS doit absolument rester indépendant des multinationales et des groupes financiers.
Indépendance du PS en jeu
Malgré la prudence de Prisca Birrer-Heimo, le sujet irrite certains de ses camarades, à l'instar de Mathias Reynard, opposé aux dons des entreprises. Pour lui, "mettre le pied dans l'engrenage est extrêmement dangereux, parce que c'est difficile ensuite de faire sans ces montants."
L'indépendance du PS est en jeu car, "à partir du moment où on accepte cet argent, il y a des conditions qui viennent", estime l'élu valaisan. "Il ne faut pas rêver, ces entreprises ont des influences sur les partis de droite. Elle n'en ont pas sur nous, et c'est très bien comme ça", ajoute-t-il.
Troisième voie proposée
L'Argovien Cédric Wermuth a, lui, une autre idée, qui sera elle aussi soumise aux délégués: accepter l'argent des entreprises, mais le verser dans une structure externe au Parti socialiste. "Mais il faut que cela soit clair que ça n'entre pas dans le budget ordinaire".
Pietro Bugnon/dk