La Conférence des évêques suisses (CES) avait évoqué l'idée d'un tel fonds il y a tout juste une année. Lundi à Sion, elle en a confirmé la concrétisation.
"Le fonds concerne uniquement les cas prescrits", a souligné Mgr Charles Morerod. Le président de la CES a rappelé combien est "particulièrement lourde" la situation de ces victimes "que les instances de l'Eglise n'ont pendant longtemps ni entendues ni réparées".
Fonds alimenté notamment par les diocèses
Le montant du fonds est pour l'heure de 500'000 francs. Il est alimenté par les contributions des diocèses suisses, de l'Union des supérieurs majeurs religieux de Suisse et des corporations ecclésiastiques. Une commission indépendante décide de l'octroi et du montant.
La CES a également adapté ses directives pour prévenir les abus et traiter les victimes et leurs auteurs. Les directives s'appliquent désormais à toutes les personnes qui travaillent dans le contexte de l'Eglise, comme par exemple dans le travail social.
ats/tmun
Plus de 220 victimes recensées depuis 2010
Depuis 2010, 223 victimes d'abus sexuels ont été recensées, dont 49 étaient des enfants de moins de 12 ans au moment des faits, selon les chiffres de la Conférence des évêques suisses (CES). "La grande partie des cas s'est déroulée entre 1950 et 1990", a précisé la CES.
Pour la même période, les statistiques montrent un total de 204 auteurs, dont 103 prêtres, 47 religieux, 11 religieuses, 5 théologiens ou théologiennes laïques et 6 personnes d'autres professions.
Avant d'informer la presse, la CES a invité à faire acte de pénitence pour les victimes d'abus sexuels dans le contexte ecclésial. La cérémonie s'est déroulée à la basilique de Valère.