Plusieurs médias romands ont relaté cette semaine que, pour éviter embouteillages et chutes, les différentes catégories de l'Escalade pourraient s'étaler sur trois jours au lieu de deux à partir de 2017.
Si les organisateurs, interrogés par la RTS, démentent avoir pris une décision, ils admettent que cette solution fait partie des pistes de réflexion qui seront abordées début 2017, à l'heure des préparatifs de la 40ème édition.
Dossards limités ou épreuves échelonnées
Cette année, plusieurs autres grandes courses à pied en Suisse ont atteint leur record de participation, comme les 20 kilomètres et le marathon de Lausanne, Morat-Fribourg, la Kerzerslauf (FR), ou encore le Grand-Prix et la course féminine suisse à Berne. Et la plupart réfléchissent à des mesures face au nombre croissant de dossards distribués.
Le marathon de Lausanne, par exemple, va limiter dès 2017 son semi-marathon à 5000 dossards et son parcours de 10km à 6000 coureurs, soit environ les effectifs de 2016, pour des questions de confort à l'arrivée et de logistique.
Depuis cette année, les épreuves des 20 kilomètres de Lausanne s'étalent sur deux jours: une des mesures du plan de réorganisation de la course entamé en 2013, avec notamment une refonte des départs et un agrandissement de la place de fête.
"Encore de la marge"
En revanche, comme l'Escalade, les organisateurs se refusent à limiter le nombre d'inscrits. "On a eu 25'000 coureurs en 2015. En extrapolant, sur deux jours on a de la marge pour 50'000", estime Gaël Lasserre, secrétaire général de la manifestation.
Limiter le nombre d'inscriptions, cela serait contraire à la philosophie de l'événement, qui vise à ce qu'un maximum de personnes bougent.
Du côté de Morat-Fribourg, où plus de 12'300 personnes ont participé en octobre, les organisateurs tablent plutôt sur des ajustements techniques et d'infrastructure pour accueillir encore davantage de coureurs. "On estime que l'on pourrait accueillir 25% de participants supplémentaires. Mais si l'on a 15% d'inscrits en plus chaque année, comme c'était le cas en 2016, il faudra se poser la question d'une limitation", explique son directeur technique Laurent Meuwly.
"Un marché en expansion"
Mais jusqu'où ira le phénomène? "La course populaire est "un marché en expansion", analyse Gaël Lasserre. "Il y a notamment un rattrapage à faire chez les femmes, qui ont longtemps été écartées des courses", précise-t-il.
Et le nombre de participants potentiels est énorme, sachant que près d'un quart de la population suisse pratique la course à pied (voir encadré), et que "les deux-tiers, voire les trois quarts des coureurs ne participent pas à des compétitions", comme l'expliquait l'historien du sport Pierre Morath dans "C'était mieux avant" en octobre dernier.
Jessica Vial
Près d'un quart des Suisses courent
L'activité sportive en Suisse, de manière générale, a fortement progressé, pour passer d'une part de 36% de sportifs actifs en 2000 à 44% en 2014, selon les derniers chiffres de l'Office fédéral du sport.
Et la course à pied fait toujours plus d'adeptes: 23,3% de la population la pratiquait en 2014, soit une augmentation de 5,7% depuis 2008. En outre, 8,7% déclarait qu'il s'agit de son activité sportive principale.
Une moitié de ces pratiquants sont des femmes. Et elles sont toujours plus nombreuses à participer à des courses populaires: à l'Escalade, elles étaient même majoritaires.
Les Alémaniques férus de course à pied
Si ce sont principalement les courses populaires sur sol romand qui ont vu leur participation exploser ces dernières années, c'est en Suisse alémanique que l'on trouve le plus grand nombre de pratiquants de la course à pied: 26% la citent parmi leurs activité sportives contre 18% de Suisse italiens et 16,4% de romands, selon l'Office fédéral du sport.