La section genevoise du Parti démocrate-chrétien est la première à dégainer contre la décision des Chambres fédérales d'indexer régulièrement la franchise minimale aux coûts de l'assurance maladie de base, et donc de l'augmenter.
Les démocrates-chrétiens genevois comptent sur un large soutien des partis de Suisse romande pour faire aboutir le référendum en temps voulu. Pour Bertrand Buchs, il n'est plus possible de rester les bras croisés face aux décisions prises à Berne en matière d'assurance maladie.
On n'est plus du tout d'accord avec ce qui se passe dans la Berne fédérale sur l'assurance maladie. On en a vraiment marre!
"C'est un peu un cri du coeur parce qu'on a une augmentation des primes et qu'on nous annonce maintenant une augmentation de la franchise minimale", affirme le président du PDC Genève dans Le 12h30.
"Les gens, en tout cas à Genève, hésitent à faire leurs traitements", dénonce Bertrand Buchs, qui voit la hausse de la franchise minimale comme une "punition". "On est complètement sorti de la solidarité que devrait être l'assurance maladie", ajoute-t-il.
"Scission" entre Suisse romande et Suisse alémanique
Mercredi, le PDC Suisse, qui a soutenu la décision aux Chambres fédérales, n'avait pas encore été avisé du lancement du futur référendum, selon Bertrand Buchs. "Ils ne vont certainement pas être très contents", reconnaît-il.
"On n'est plus du tout d'accord avec ce qui se passe dans la Berne fédérale sur l'assurance maladie. On en a vraiment marre", justifie le démocrate-chrétien genevois, qui évoque une "scission" sur cette question entre la Suisse allemande et la Suisse romande.
Mathieu Cupelin/dk
Une majorité de droite contre la gauche et le Conseil fédéral
Par 129 voix contre 54, le National a adopté jeudi dernier une motion du Conseil des Etats demandant l'indexation de la franchise minimale à la hausse des coûts de la LAMal. Le Conseil fédéral doit désormais présenter un projet.
La droite, majoritaire, souhaite que les assurés soient plus conscients des coûts qu'ils génèrent. Selon elle, une adaptation régulière du montant des franchises permettrait d'éviter que les gens ne courent chez le médecin pour le moindre bobo et contribuerait à endiguer les coûts de la santé.
La gauche ainsi que le Conseil fédéral s'opposaient à cette motion, car elle ne prend notamment pas en compte le revenu des assurés. La franchise minimale (300 francs) est déjà deux fois plus élevée qu'en 1996, avait notamment plaidé le ministre de la santé Alain Berset.