Alors que la somme des précipitations sur le Plateau pour le mois de décembre atteint en moyenne 90 mm, ce mois-ci n'en a enregistré que 2 mm. C'est une situation anticyclonique persistante au nord des Alpes qui a conduit à ces conditions particulièrement arides.
Depuis le début des mesures il y a 153 ans, les mois de décembre les plus secs jusqu'à présent s’étaient produits en 1963 avec 4,8 mm et en 1864 avec 6 mm, relève MétéoSuisse dans un communiqué.
Le troisième le plus sec de l'histoire
Décembre 2016 monte sur le podium des trois mois les plus secs sur le Plateau suisse de toute l'histoire. Seuls septembre 1865 avec 1,7 mm et avril 1893 avec 1,1 mm avaient connu encore moins de précipitations.
Au sud des Alpes également, le mois de décembre a été particulièrement sec. Il n’a été mesuré que 1,4 mm de précipitations à Lugano et 3,4 mm à Locarno-Monti. Là aussi, des mois de décembre aussi secs ne se présentent que tous les 15 à 20 ans.
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Des différences de température et d'ensoleillement
Toujours selon MétéoSuisse, des différences notoires de températures et d'ensoleillement ont été enregistrées en décembre en Suisse.
Ainsi, au Jungfraujoch (BE), la température a dépassé de 3,6 degrés la norme des 30 dernières années, faisant de ce mois de décembre le troisième le plus chaud depuis le début des mesures. En revanche, à Bâle, la température a été inférieure à la norme de 1,2 degré.
La température moyenne de l’ensemble du mois de décembre a été de manière générale nettement plus haute en montagne qu'en plaine. Elle a par exemple atteint 2,7 degrés à La Dôle (VD, 1670 m), contre seulement 1,7 degré juste en dessous, à Nyon (455 m).
Au niveau de l'ensoleillement aussi, d'importantes différences sont constatées: l'Engadine a connu un record de 170 heures ou 25 journées ensoleillées. A contrario, la ville de Neuchâtel, souvent sous le brouillard, n’a vu le soleil que pendant 9 jours.
Risques de sécheresse accrus
La sécheresse sera bientôt considérée comme un danger naturel en Suisse. Face au réchauffement climatique, l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) veut se doter d'outils pour mieux prédire les périodes sèches et améliorer la prévention auprès de la population.
Jusqu'à récemment, la Suisse ne connaissait que très peu de périodes de sécheresse, indique à l'ats Barbora Neversil, chargée d'information sur les dangers naturels pour l'OFEV. Elle revenait sur une information de la NZZ am Sonntag. Mais avec le réchauffement climatique, le phénomène risque d'être de plus en plus fréquent.
A l'avenir, la sécheresse figurera aussi sur le portail de la Confédération des dangers naturels, au même titre que les avalanches, les crues, la canicule et les incendies de forêt. Le site permet à la population d'être alertée des catastrophes naturelles et du niveau de danger.
Le WSL veut pouvoir prédire une période sèche sur un mois, contre cinq à dix jours actuellement. Grâce à des pronostics sur un plus long terme, les autorités pourront prendre des mesures plus rapidement et améliorer les alertes actuelles en matière d'incendie de forêt.