La réforme de la fiscalité des entreprises soutenue par les Suisses, selon un sondage SSR
Au total, 50% des sondés se disent "certainement" ou "plutôt" en faveur de la 3e réforme de l'imposition des entreprises (RIE III), qui vise à remplacer les statuts spéciaux par des allègements fiscaux pour toutes les sociétés. A l'inverse, 35% affirment être contre la nouvelle loi, alors que 15% sont encore indécis, selon le sondage de l'institut gfs.bern pour le compte de la SSR.
Sans surprise, la RIE III - défendue par le Conseil fédéral - est largement soutenue par les sympathisants du PLR (66%), de l'UDC (61%) et du PDC (58%). Elle est en revanche rejetée à gauche, par 65% des écologistes et par 46% des socialistes.
Variations selon les revenus
Les niveaux de revenus révèlent également des variations dans le soutien à la réforme. Les personnes touchant jusqu'à 3000 francs par mois sont en majorité convaincues (51%) par la RIE III, alors que celles ayant des revenus entre 3000 et 5000 francs y sont opposées (46%). Le "oui" redevient majoritaire pour les salariés gagnant plus de 5000 francs et atteint 66% chez les personnes aux revenus dépassant les 11'000 francs.
Des différences apparaissent aussi au niveau des sexes, puisque 55% des hommes se prononcent en faveur du texte contre 44% des femmes.
On note des variations en fonction des régions: le "oui" représente un taux de 54% en Suisse romande, de 52% au Tessin et de 49% en Suisse alémanique. En campagne, la réforme obtient la faveur de 47% des sondés, alors qu'elle est défendue par 53% dans les petites et moyennes agglomérations et 50% dans les grandes villes.
Fort plébiscite pour la naturalisation de la 3e génération
L'arrêté fédéral concernant la naturalisation facilitée des étrangers de la troisième génération serait largement accepté par 74% des Suisses, dont 49% se disent "certainement" pour et 25% "plutôt" pour. Seuls 21% rejettent la modification constitutionnelle, tandis que 5% n'ont pas d'avis.
Le plus grand clivage se situe entre les socialistes qui soutiennent l'arrêté par 93% des voix et les sympathisants de l'UDC qui s'y opposent à 50%. Les autres principaux partis suivent tous l'avis du Conseil fédéral et plébiscitent fortement le texte: 85% pour Les Verts, et 82% pour le PDC et le PLR.
Différences régionales
Parallèlement aux divergences partisanes, des différences apparaissent également entre les régions. Au total, 88% des francophones estiment en effet que les étrangers de troisième génération ont droit à une naturalisation facilitée, contre 71% d'Alémaniques et 58% d'italophones.
Le plébiscite est également légèrement plus élevé chez les retraités (76%) que chez les jeunes entre 18 et 39 ans (71%). A noter que le fait que l'arrêté prévoit une naturalisation sous conditions, et donc qu'elle ne soit pas automatisée, convainc 83% des sondés.
Large oui au fonds routier FORTA
Le troisième objet sur lequel les Suisses voteront le 12 février concerne la création d'un fonds pour les routes nationales et pour le trafic d'agglomération (FORTA), défendu par le Conseil fédéral. Au total, 32% des sondés sont "certainement" pour et 28% "plutôt" pour cet arrêté fédéral, tandis que 32% penchent pour le "non".
Le fonds routier est nettement soutenu à droite, notamment par les partisans du PDC (79%). Au total, 63% des sympathisants de l'UDC sont convaincus alors qu'ils sont 61% du côté du PLR. Le "oui" est moins franc à gauche: 49% pour le PS et 42% pour Les Verts.
Au niveau régional, le Tessin est le seul à refuser le texte (45% de non) face aux nets plébiscites romand (60%) et alémanique (61%). En outre, FORTA semble créer une division entre les sexes, les femmes y adhérant à 56% (avec toutefois 11% d'indécises) et les hommes à 63% (5% d'indécis).
Mathieu Henderson
Méthodologie utilisée
Le sondage a été réalisé entre le 19 et le 30 décembre pour le compte de la SSR par l'institut de recherche gfs.bern.
Un échantillon représentatif de la population suisse comptant 1206 individus a été interrogé. La marge d'erreur est de +/- 2,9% points de pourcentage.