Selon la motion déposée en décembre par la conseillère nationale Christine Bulliard-Marbach (PDC/FR), il s'agirait de remplacer les études de médecine actuelles par des "medical schools", un cursus à l'américaine composé d'un bachelor purement théorique suivi d'un master 100% clinique. Le tout sans numerus clausus.
L'objectif de la mesure est de combler le manque de personnel médical en Suisse.
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Elargir la base de recrutement
Les recettes pour augmenter le nombre de médecins formés en Suisse ne manquent pourtant pas. Mais celle-ci emploie la manière forte, puisqu'elle préconise une refonte complète du cursus de médecine. Le socialiste neuchâtelois Jacques-André Maire soutient cette motion. Pour lui, ce serait un électrochoc salutaire.
"On a toujours cherché à améliorer le système existant, sans le remettre fondamentalement en question", explique le parlementaire. "Ne pourrions-nous pas repenser la base du système, avec une base de recrutement beaucoup plus large?"
Paradoxe du système actuel
Et de souligner un "paradoxe" dans le système actuel. "De nombreux étudiants recalés en Suisse cherchent aujourd'hui à se former à l'étranger et reviennent ensuite avec un titre étranger que la Suisse peut reconnaître. C'est aberrant, la réflexion doit être entamée très sérieusement dans notre pays."
Pour élargir la base de recrutement, l'idée serait de permettre le raccordement au master de médecine depuis d'autres filières.
Ouvrir le master à d'autres filières
"Il s'agirait de permettre à des étudiants qui font un bachelor, par exemple en sciences naturelles ou dans des domaines de sciences de la vie, de rejoindre ensuite le cursus médical au niveau du master", détaille Jacques-André Maire.
L'espoir des élus qui soutiennent cette proposition est que ce cursus revu et élargi permette de former, à terme, davantage de médecins.
Davantage qu'un soutien financier
La réforme est ambitieuse: la Confédération n'est jamais allée aussi loin. Elle s'est contentée d'accorder des soutiens financiers, sous la forme d'une enveloppe de 100 millions de francs, pour augmenter de 50% le nombre de médecins diplômés dans 4 ans.
Insuffisant, estiment ces élus, qui exigent une intervention fédérale plus musclée, dans un domaine - la formation des médecins - qui est pourtant de compétence cantonale.
Pietro Bugnon/kkub