"Nous tirons la sonnette d'alarme. Parce que la RIE III met en danger les prestations que les villes et les communes mettent à disposition de la population", a souligné la socialiste Florence Germond lors du débat d'Infrarouge sur la réforme de l'imposition des entreprises. Le manque à gagner induit par la réforme mettra en péril "les places en crèche, la sécurité de proximité, les piscines, patinoires".
De son côté, Christian Levrat a jugé la réforme "totalement déséquilibrée". "Les cadeaux fiscaux que vous voulez faire financer aux contribuables de notre pays profitent en réalité à de riches actionnaires étrangers", a lancé le président du PS aux partisans du projet soumis à votation le 12 février.
Ces derniers ont au contraire jugé que RIE III, en assurant l'attractivité de la Suisse, bénéficiera à toute l'économie. "C'est pour lutter contre le chômage, c'est pour maintenir notre AVS, pour assurer les postes de travail", a souligné le conseiller d'Etat vaudois Pascal Broulis.
Quant aux pertes induites par la réforme, Christian Lüscher a jugé que le chiffre articulé de 2,7 milliards était "extrêmement pessimiste". "Et notre espoir à nous c'est que grâce à cette réforme, nous puissions créer des emplois".
Cécile Rais
Les invités d'Infrarouge
En faveur de RIE III:
> Christian Lüscher, conseiller national PLR/GE
> Pascal Broulis, conseiller d'Etat VD
> Isabelle Harsch, CEO de Henri Harsch HHSA
Contre la RIE III:
>Christian Levrat, président du Parti socialiste suisse
>Florence Germond, conseillère municipale socialiste, Lausanne
> Alessandro Pelizzari, secrétaire régional d'Unia à Genève
RIE III, petit résumé
RIE III désigne la troisième réforme de l'imposition des entreprises. Son but est de rendre le régime d'imposition suisse plus conforme aux normes internationales tout en maintenant une fiscalité compétitive.
Concrètement, RIE III propose l'abolition des régimes fiscaux spéciaux pour les multinationales étrangères et met en place divers outils pour permettre aux cantons de rester attractifs. Notamment une réduction du taux d'imposition sur le bénéfice pour toutes les entreprises, qui passerait en moyenne de 19% à 14%.
Les partisans de la réforme l'estiment nécessaire pour conserver l'attractivité de la Suisse, alors que pour les opposants, la réforme se fera sur le dos des classes moyennes.