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L'idée de soldats en renfort aux frontières suisses fait son chemin

Soldat en renfort à la frontière genevoise lors du G8 à Evian en 2003. [Keystone - Martial Trezzini]
L'idée de soldats en renfort aux frontières suisses fait son chemin / Le Journal du matin / 2 min. / le 12 janvier 2017
Le Conseil fédéral doit débattre ces prochaines semaines d'un possible déploiement de soldats en renfort aux frontières. Le ministre de la défense Guy Parmelin n'y est pas opposé.

En charge du corps des gardes-frontière, le conseiller fédéral Ueli Maurer souhaite l'envoi de cinquante soldats à la frontière pour les aider dans leur tâche. Le ministre des Finances a annoncé à fin décembre dernier qu'il allait déposer une demande en ce sens.

Le gouvernement va en discuter prochainement, puis les Chambres fédérales s'il donne son aval. En l'état, cette revendication est accueillie plutôt favorablement par le ministre de la Défense Guy Parmelin, qui ne s'oppose pas à un tel déploiement.

"L'armée doit remplir sa mission"

"Mon rôle est d'appuyer les autorités civiles", rappelle-t-il. "J'appuie dans la mesure des moyens qui nous sont disponibles le département de Madame Sommaruga en ce qui concerne l'hébergement des requérants d'asile. Si c'est le corps des gardes-frontière qui doit être soutenu (…), l'armée doit remplir sa mission à titre subsidiaire".

Le conseiller fédéral précise toutefois qu'il "faut voir les disponibilités de l'armée dans ce cadre-là", avant de remarquer que, si la demande est formulée par le chef du département des Finances, "c'est qu'il a des raisons de la juger absolument indispensable".

Scepticisme au sein de la gauche parlementaire

La majorité bourgeoise du Parlement est, elle aussi, convaincue du bien-fondé de cette demande. On sent en revanche beaucoup plus de scepticisme à gauche.

Pour le socialiste jurassien Pierre-Alain Fridez, la requête d’Ueli Maurer tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. "Ce qui a été discuté l'année passée, c'était qu'en cas d'afflux massif de migrants l'armée puisse arriver pour contribuer à la sécurisation du processus d'entrée en Suisse", rappelle-t-il. "Ca nous paraît tout à fait logique. Par contre, actuellement, on est à ma connaissance dans une situation très calme, il y a plutôt une diminution de l'arrivée de migrants. En l'état, je ne vois pas quelle est l'urgence."

Une mesure qui va au-delà du plan spécial

Pierre-Alain Fridez fait référence au plan d’urgence "Asile" présenté l’an dernier par le Conseil fédéral et qui prévoit l’intervention de l’armée si 30'000 requérants rejoignent la Suisse en quelques jours. Mais ce scénario ne s'est jamais réalisé et paraît peu probable aujourd'hui. Si le gouvernement venait à accepter l'envoi de militaires réclamé par Ueli Maurer, il irait donc plus loin que son plan spécial.

>> L'interview de Raymond Clottu dans le Journal du matin :

Raymond Clottu. [Keystone - Gaetan Bally]Keystone - Gaetan Bally
L’armée en renfort aux frontières, une bonne idée pour Raymond Clottu / Le Journal du matin / 1 min. / le 12 janvier 2017

Pietro Bugnon/oang

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