La Suisse est confrontée depuis 15 ans à "des naturalisations de masse sans précédent", a critiqué le président de l'UDC Albert Rösti devant la presse en lançant la campagne officielle du parti mercredi à Berne.
Depuis 2001, environ 40'000 personnes par an obtiennent le passeport suisse avec une légèreté qui pose de lourds problèmes, estime l'UDC.
Des personnes non intégrées passent à travers les mailles du filet. Or on sait que le taux de criminalité des étrangers est nettement plus élevé qu'au sein de la population suisse, a relevé Albert Rösti. Les immigrés de la troisième génération n'ont qu'à passer par la procédure ordinaire, ils n'auront pas de difficulté à devenir suisses s'ils sont bien intégrés, a-t-il ajouté.
"Les communes dépossédées de leur pouvoir"
Si le peuple souscrit le 12 février à leur naturalisation facilitée, leur dossier sera traité par la Confédération. Ces candidats seront présumés intégrés et les communes dépossédées de leur pouvoir, s'insurge le parti.
Ce centralisme est dangereux, car la procédure est menée par correspondance, ce qui ne permet pas au fonctionnaire à Berne de constater d'éventuels problèmes comme un homme refusant de serrer la main à une femme, affirme l'UDC.
Dans les faits, cantons et communes continueront toutefois à avoir leur mot à dire sur le respect des critères de naturalisation. Libres à eux de mener leur enquête et de faire recours.
ats/tmun
Les exigences de la procédure facilitée
Les quelque 25'000 jeunes de 9 à 25 ans qui pourraient théoriquement obtenir plus facilement le passeport suisse avec cette réforme devront répondre à une série d'exigences.
Chaque candidat devra être né sur territoire helvétique, avoir un permis C et suivi au moins 5 ans de scolarité obligatoire en Suisse. Ces deux derniers critères devront également avoir été remplis par au moins un de ses parents, qui devra en outre avoir séjourné pendant au moins 10 ans en Suisse.
Un grand-parent au moins devra être né en Suisse ou y avoir eu un droit de séjour. Afin d'éviter un contournement des obligations militaires, aucune demande ne pourra être déposée après l'âge de 25 ans.
L'UDC soutient son affiche controversée
L'UDC soutient l'affiche controversée issue de ses rangs qui parle de naturalisations incontrôlées en montrant une femme en burqa. Selon le conseiller national Andreas Glarner, c'est juste un symbole pour dire que comme cette femme, les choses ne pourront plus être contrôlées tandis que "la burqa est le symbole d'une religion qui refuse de s'assimiler".
Le parti n'a toutefois pas mis le paquet sur cette campagne. Son affiche officielle contre "la naturalisation de masse" n'a pas encore envahi le pays, le parti se concentre sur ses moyens propres dans ses sections et cantons.