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Le référendum contre l'application du 9 février à la peine en Suisse romande

La mise en oeuvre de l'initiative du 9 février 2014 devrait se faire dans les temps. [Keystone - Martial Trezzini]
Le référendum contre l'application du 9 février à la peine en Suisse romande / Forum / 2 min. / le 19 janvier 2017
Quatre comités référendaires se sont déjà formés contre la loi d'application du vote du 9 février 2014. Alors que l'intérêt grandit outre-Sarine, la récolte de signatures s'annonce beaucoup plus difficile en Suisse romande.

Pas de récolte de signatures sur l’espace public, pas de stand d’information, un coordinateur qui quitte la seule antenne romande active, officiellement pour des questions d’emploi du temps: les référendaires contre la loi d'application de l'initiative sur l'"immigration de masse" brillent par leur absence sur le terrain en Suisse romande, selon une enquête de la RTS diffusée jeudi dans l'émission Forum.

L'ambiance est très différente en Suisse alémanique, où des groupements citoyens se mobilisent au fur et à mesure qu'approche la date fatidique du 7 avril, délai pour la récolte des signatures. Il reste ainsi moins de 80 jours pour récolter les 50'000 paraphes nécessaires pour que le peuple puisse se prononcer sur la préférence indigène imaginée par le Parlement fédéral.

L'objet est compliqué, les médias romands s’y sont peu intéressés; ceci explique cela.

Jérôme Desmeules, coprésident de l'UDC du Valais romand

La passivité romande déçoit les militants alémaniques, comme le confie Willi Vollenweider, un élu zougois qui vient de créer un comité doté de fonds pour financer la récolte des signatures. Autre comité, la Bürgerrechtsbewegung Schweiz ("Mouvement pour les droits citoyens Suisse") - qui rassemble 600 retraités engagés pour une Suisse "libérale et sociale" - n'est actif qu'en Suisse alémanique.

"Ce n'est qu'une question de temps"

Le coprésident de l'UDC du Valais romand Jérôme Desmeules, l'un des seuls à avoir soutenu le référendum samedi au Châble (VS) lors de l'assemblée des délégués de son parti, modère cependant cette impression de cafouillage en Suisse romande. "L'objet est compliqué, les médias romands s’y sont peu intéressés; ceci explique cela", affirme-t-il.

Mais "ce n'est qu'une question de temps" avant que le mouvement ne prenne de l'ampleur en Suisse romande également, assure l'UDC valaisan. Il confie d'ailleurs avoir accepté d'entrer dans le comité "Nein zum Verfassungsbruch" ("Non à la violation de la Constitution") et qu’il va lui-même récolter des signatures, n’en déplaise à son parti.

>> Lire aussi : L'UDC ne soutient pas le référendum contre la loi d'application du 9 février

Echec programmé ou succès surprise?

Reste qu'aucun parti, ni à gauche ni à droite, n'est disposé à prêter main forte aux comités référendaires. Mardi soir encore, le Mouvement citoyens genevois (MCG) a décidé de ne pas soutenir le référendum. Le parti préfère garder ses forces pour combattre l'initiative Rasa, qui vise à biffer l'article constitutionnel voté le 9 février 2014, explique le conseiller national Roger Golay.

Vu le manque de soutien, certains prédisent déjà un échec cuisant aux référendaires, mais rien n'est perdu. Pour rappel, en mai 2000, le référendum contre les accords bilatéraux était lui aussi le fruit d'une alliance improbable, formée de nombreux comités de sensibilités politiques antagonistes, emmenés par les Démocrates suisses. Cette coalition avait finalement récolté 67'000 signatures.

Nicole della Pietra/dk

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