Pour l'instant, la Suisse et le Royaume-Uni sont liés par les accords bilatéraux avec l'Union européenne. Mais si le Brexit "dur" annoncé cette semaine par la Première ministre Theresa May se confirme, Londres devra en négocier de nouveaux, notamment avec Berne. Or, les Britanniques ne peuvent formellement pas commencer les négociations avant d'être sortis de l'Union européenne.
Crainte d'un vide juridique
La crainte est que les deux pays se retrouvent un instant sans accord de libre-échange. "Il faut s'assurer que l'on n'ait pas une période sans accord, sans base légale pour tous les secteurs économiques, culturels ou autres" souligne la présidente de la Confédération Doris Leuthard.
Le secrétaire d'Etat britannique au Commerce international Liam Fox a lui-même proposé de venir en discuter en mars déjà - de manière amicale et informelle.
Contact et confiance mutuelle
"C'est un signal qu'il y a un grand intérêt du Royaume-Uni envers la Suisse", note le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann en charge de l'Economie. "Et nous sommes nous aussi naturellement très intéressés à trouver une solution le plus tôt possible. C'est le contact qui est très important. On doit se connaître, établir une certaine base de confiance pour démarrer au bon moment avec les négociations formelles."
Le calendrier est serré et il n'est pas exclu que les deux pays recourent à des accords temporaires avant de les graver dans le marbre. Mais dans tous les cas, ce ne sera pas avant 2019 et la sortie formelle du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Muriel Ballaman/oang
Johann Schneider-Ammann et les sanctions contre la Russie
Johann Schneider-Ammann espère une levée prochaine des sanctions contre la Russie. Celles-ci entravent les exportations suisses, affirme le conseiller fédéral dans un entretien publié par la Nordwestschweiz vendredi.. L'arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis pourrait changer la donne.
Le conseiller fédéral en charge de l'Economie ne va pas jusqu'à appeler explicitement à la fin des sanctions et dit qu'il aurait aimé abordé cette question lors de l'entretien téléphonique qu'il a eu avec Donald Trump sitôt après son élection à la présidence des Etats-Unis, mais qu'il "n'a pas eu le temps". "Une discussion politique impliquant les protagonistes est nécessaire", poursuit l'ex-président de la Confédération.