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Les chiffres de l'UDC sur la Stratégie énergétique 2050 déjà controversés

Albert Rösti lors de la remise des signatures à Berne, jeudi 19.01.2017. [Keystone - Marcel Bieri]
Référendum contre la stratégie énergétique 2050: chiffres contestés / Le Journal du matin / 1 min. / le 20 janvier 2017
L'argument majeur du référendum de l'UDC contre la Stratégie énergétique 2050, déposé jeudi à Berne, est le coût total estimé de 200 milliards de francs. Mais le calcul du parti suscite déjà la controverse.

Plus de 68'000 signatures ont été déposées à la Chancellerie fédérale contre le plan de la Confédération. Le référendum sera soumis au peuple suisse le 21 mai s'il est formellement validé.

Pour arriver au montant de 200 milliards, l’UDC se base sur les deux étapes de la Stratégie énergétique 2050: en plus des coûts du premier volet sur lequel les Suisses voteront, le parti a aussi retenu le scénario le plus lourd de la 2e phase, qui n'est pas encore d'actualité. C'est ainsi qu'il arrive à cette facture colossale, qui représenterait 3200 francs de plus par an pour un ménage de quatre personnes.

L'UDC persiste et signe

Il s'agit d'un montant gonflé par un calcul biaisé, dénoncent des élus de gauche et de droite contactés par la RTS. "Ce sont des estimations avec des incertitudes. Toutefois, on a des études claires, des études économiques aussi, qui nous disent que pour atteindre ces buts, cela coûte environ 200 milliards de francs", rétorque le président de l'UDC Albert Rösti.

Le montant tient donc aussi compte de la 2e phase de la Stratégie énergétique 2050, basée sur une taxe incitative. Mais ce second volet semble pourtant compromis. La commission des finances du National a recommandé, la semaine dernière, de ne pas entrer en matière sur cette deuxième étape.  Et selon les sources de la RTS, la commission de l’énergie de la chambre basse devrait l’enterrer à la fin du mois.

La taxe d'incitation "déjà morte"

Aux yeux du conseiller national PDC valaisan Yannick Buttet, le calcul de l'UDC ne tient pas la route. "Les chiffres qui sont annoncés sont d'une part exagérés et d'autre part faux, parce que nous n'avons pas voté sur le deuxième paquet, le dossier de la fameuse taxe d'incitation sur l'énergie. Je crois qu'il est bientôt enterré. Plus personne ne veut de cette taxe-là. Donc aujourd'hui, si nous sommes très honnêtes, on peut dire raisonnablement que cette taxe est déjà morte."

La commission se réunira les 30 et 31 janvier. Si cette mort annoncée se confirme, elle pourrait pousser l'UDC à revoir ses calculs.

Guillaume Rey/oang

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