Dans le quotidien alémanique, l'ancienne cheffe des Finances prend ses distances avec la RIE III, insatisfaite des modifications apportées par le Parlement. En effet, Eveline Widmer-Schlumpf estime que les députés sont allés trop loin dans les allègements fiscaux prévus pour certaines entreprises.
Selon elle, plusieurs points, tels que la déduction des intérêts fictifs pour le capital investi, déséquilibrent la réforme. L'ancienne ministre refuse d'ailleurs d'annoncer ce qu'elle votera le 12 février: "Je dois mesurer les arguments positifs et négatifs", répond-elle.
"Conséquences difficiles à évaluer"
Elle ne se risque pas non plus à une quelconque estimation des conséquences de la RIE III sur les finances publiques: "Il était déjà difficile d'estimer les effets de la version originale (du projet). Maintenant, (la version modifiée par le Parlement) est encore plus difficile à évaluer", dit-elle.
Pour rappel, la réforme veut supprimer l'imposition à taux réduit dont bénéficient les sociétés à statut spécial. Elle vise à améliorer l'acceptation du régime suisse d'imposition par la communauté internationale. Elle est combattue par le PS et les Verts, qui chiffrent les pertes de finances publiques à 2,7 milliards par an.
A l'inverse, le Conseil fédéral et le Parlement affirment que la réforme garantit l'attractivité de la Suisse et la préservation des emplois, tout en se conformant aux nouvelles normes internationales.
hend
Soutien à la naturalisation facilitée
L'ex-conseillère fédérale PBD Eveline Widmer-Schlumpf plaide ouvertement pour la naturalisation facilitée des étrangers de la troisième génération, également en votation le 12 février: "Des jeunes m'ont expliqué à quel point le processus est laborieux et coûteux. Ces petits-enfants d'immigrés sont aussi des Suisses, comme nous", déclare-t-elle dans le Blick.
Le texte prévoit notamment une naturalisation facilitée pour les étrangers de troisième génération âgés d'au moins 25 ans, nés en Suisse, au bénéfice d'une autorisation d'établissement (permis C) et ayant suivi 5 ans de scolarité en Suisse. Le projet est défendu par tous les partis, sauf l'UDC.