Quand le pays éternue, toute l'économie se grippe. D'après les projections de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), une épidémie saisonnière de grippe coûte entre 130 et 500 millions de francs selon sa virulence, coûts de la santé et manque de productivité compris.
Aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) par exemple, plus d'un tiers des collaborateurs ont été vaccinés cette année. L'établissement a alloué une somme de 200'000 francs pour la campagne contre la grippe, dont 130'000 sont attribués au programme de vaccination, a-t-il confié à la RTS.
Entre Noël et Nouvel An, l'hôpital a par ailleurs dû trouver jusqu'à 60 lits supplémentaires et réquisitionner du personnel, le nombre d'hospitalisations ayant été plus important lors des Fêtes que durant toute l'épidémie de l'année dernière. Les HUG ont ainsi comptabilisé 366 jours de travail de personnel intérimaire, soit environ 160'000 francs de frais.
A cela s'ajoute davantage de médicaments prescrits, de matériel utilisé, de repas fournis, de linge nettoyé... Soit au total un coût supplémentaire non négligeable, mais qui ne sera pas calculé par l'établissement, l'opération s'avérant trop compliquée.
Pic précoce, essoufflement prévu bientôt
Au sein du laboratoire de virologie des HUG, qui héberge le centre national de la grippe, les médecins ont reçu cet hiver 50 à 80 échantillons d'analyse par jour. "Sachant qu'une analyse coûte jusqu'à 360 francs, cela donne une idée du surcoût qu'un pic de grippe représente pour un hôpital", explique le Dr. Samuel Cordey, responsable du centre national de la grippe.
Un surcoût qui n'a pas concerné que la période des Fêtes. La grippe a en effet continué sa progression en Suisse après Nouvel An. Durant la deuxième semaine de 2017, les médecins du système de surveillance de la Confédération ont rapporté l'équivalent de 374 consultations liées à une grippe pour 100'000 habitants:
Le pic de l'épidémie ayant désormais été atteint, la grippe s'essoufflera dans les prochaines semaines, estiment les spécialistes. "Généralement, après le pic, il faut compter entre six et sept semaines avant de descendre en-dessous du seuil épidémiologique", précise le Dr. Samuel Cordey.
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Valérie Demierre/tmun