Les taxis "traditionnels" ont entamé un bras de fer avec Uber depuis son arrivée en Suisse il y a un peu plus de trois ans.
Et la toute nouvelle Association suisse des taxis, dont les fondateurs sont essentiellement romands, veut défier la société de réservation de voitures avec chauffeur sur son propre terrain en lançant deux applications.
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Une soixantaine de compagnies
La première application, Taxis Swiss, vise une couverture nationale: le projet intégrerait déjà une soixantaine de compagnies de taxis. Comme Uber, elle permet au client de payer par carte de crédit, "mais aussi cash ou sur facture", expliquait il y a quelques jours Michael Sommer, directeur de l'entreprise SweeTaxi qui met en place le système.
Le but: optimiser l'utilisation des véhicules et de réduire les coûts d'exploitation grâce à des accords nationaux sur l'essence, les assurances ou les pièces détachées.
Optimiser les courses retour
La deuxième application permettra elle de concurrencer Uber en termes de tarifs. Elle vise notamment à optimiser les courses retour, qui se font souvent à vide, en les proposant à des prix réduits.
L'Association suisse des taxi bénéficie notamment du soutien politique des conseillers nationaux PLR Fathi Derder et Philippe Nantermod, présents mercredi lors de l'assemblée constitutive.
Le Valaisan a d'ailleurs déposé en décembre dernier au Parlement une motion pour alléger les obligations des taxis.
"Les taxis doivent s'inspirer de ce que Uber a apporté pour créer une concurrence qui soit viable", a souligné Philippe Nantermod dans le 19h30.
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Valérie Gillioz/Jessica Vial
Mécontentement chez Taxisuisse
La naissance de cette association ne va pas sans crispations, comme le soulignait 24 Heures mardi. Taxisuisse, le groupe professionnel de la branche au sein de l'Association suisse des transports routiers (ASTAG), qui regroupe 150 compagnies et se définit ainsi comme la fédération nationale des taxis, grince des dents.
Les fondateurs de l'Association suisse des taxis Michel Piller et Patrick Favre, deux anciens membres de la présidence de Taxisuisse, "font fausse route", estime le vice-directeur de l'ASTAG André Kirchofer dans le quotidien vaudois.
Pour lui, au lieu de voir Uber comme un danger, les taxis feraient mieux d'améliorer leur offre. Dans cette optique, Taxisuisse envisage aussi de lancer sa propre application nationale.