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"Déséquilibré" ou "indispensable", le fonds routier FORTA divise

Doris Leuthard, la présidente de la Confédération, grande invitée d'Infrarouge
Doris Leuthard, la présidente de la Confédération, grande invitée d'Infrarouge / Infrarouge / 59 min. / le 25 janvier 2017
Le fonds routier FORTA est nécessaire pour lutter contre les embouteillages. Ou, au contraire, il va favoriser la route au détriment des transports publics. Partisans et opposants s'affrontaient mercredi soir sur le plateau d'Infrarouge.

"On fait complètement fausse route", a déclaré la Verte Lisa Mazzone lors du débat d'Infrarouge sur le fonds FORTA, en votation le 12 février prochain. Selon la conseillère nationale genevoise, "plus on développe les routes, plus on attire du trafic. Augmenter la capacité routière ne résout pas les problèmes d'embouteillages".

"Il y a un développement de la population, de l'économie et de la mobilité. Il faut répondre à ces besoins", a répondu Doris Leuthard, qualifiant FORTA d'"indispensable". La présidente de la Confédération a souligné qu'"on a chaque année plus de bouchons, et cela pollue. Si on travaille sur les goulets d'étranglement, on fait du bien à toute la Suisse et au réseau de transport dans son ensemble."

Financement durable ou incitation pro-voiture?

Autre partisan du fonds routier, le conseiller aux Etats Olivier Français (PLR/VD) a mis en avant les avantages pour les agglomérations, comme celle de Lausanne-Morges, puisque la loi actuelle "est limitée dans le temps et il ne reste que 200 millions pour des projets fondamentaux". Selon le Vaudois, "FORTA donne la durabilité du financement pour les équipements routiers et les agglomérations."

De son côté, le conseiller national Mathias Reynard (PS/VS) a reconnu le besoin d'infrastructures, mais il a jugé que le projet est "déséquilibré", "trop cher", et va entraîner "des coupes dans les subventions pour les primes maladie, la formation et les transports publics". Le socialiste a regretté le manque de soutien à d'autres alternatives, comme le covoiturage et le télétravail: "On incite les gens à prendre la voiture et on va renforcer ce problème avec ce fonds."

vtom

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Doris Leuthard: "Donald Trump est un apprenti politique"

Grande invitée d'Infrarouge, la présidente de la Confédération Doris Leuthard s'est exprimée en première partie d'émission sur les principaux enjeux de cette année 2017.

Interrogée sur le retour du protectionnisme, notamment avec l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, le conseillère fédérale s'est dite inquiète pour la Suisse, qui "dépend largement des exportations".

"L'ouverture des marchés est importante pour la Suisse", a poursuivi Doris Leuthard, précisant que "d'autre part, il faut prendre au sérieux la critique de la globalisation".

Quant à Donald Trump lui-même, il a été qualifié "d'apprenti politique" par la présidente de la Confédération. Elle a toutefois déclaré vouloir "très rapidement lancer des discussions avec son administration et positionner la Suisse".